Grève du 20 novembre dans l'Éducation nationale : Non aux attaques contre l'enseignement !19/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2103.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grève du 20 novembre dans l'Éducation nationale : Non aux attaques contre l'enseignement !

De la maternelle à l'université, le ministre de l'Éducation nationale Xavier Darcos a réussi à faire l'unanimité contre lui. Enseignants, personnels des établissements scolaires, rejoints par les lycéens, les étudiants et soutenus par nombre de parents d'élèves, ils ont été nombreux à manifester leur opposition aux attaques contre l'enseignement menées par ce gouvernement.

Toutes les prétendues réformes prévues, ou déjà introduites par Darcos, ont pour seul objectif de réaliser des économies sur le budget de l'Education nationale, au détriment de tous. En tête viennent les suppressions de postes : 11 200 en moins en 2008, 13 500 autres prévues pour 2009. Cela se traduit par une dégradation des conditions d'enseignement qui pèse déjà sur les professeurs, poussés à effectuer des heures supplémentaires, comme sur les élèves qui se retrouvent dans des classes plus chargées.

Autre voie prise par Darcos pour embaucher moins d'enseignants : diminuer le nombre d'heures de cours donnés aux élèves, aussi bien dans le primaire, avec la suppression du samedi matin travaillé, que dans les lycées, où des heures d'enseignement général et des options disparaissent. Dans les lycées professionnels, là aussi, avec le passage du bac professionnel en trois ans au lieu de quatre, les élèves perdent un nombre important d'heures de formation.

Si c'est dans le primaire que les personnels éducatifs sont le plus en colère, ce n'est pas un hasard, car ils subissent déjà quotidiennement le résultat de ces prétendues réformes. En premier lieu, ils s'élèvent contre la semaine de quatre jours décidée de façon autoritaire à cette rentrée. Alors que le ministre, à l'instar de ses prédécesseurs, les attaque de façon méprisante sur l'insuffisance du niveau des élèves, ce changement d'emploi du temps revient à supprimer deux heures de cours, remplacées par des modules de soutien, uniquement pour les élèves en difficulté, qui sont des casse-tête à mettre en place. Mais en même temps que Darcos vante les mérites de ce soutien, il supprime 3 000 postes d'enseignants, sur les 11 000 affectés dans les Rased (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté). La disparition programmée des Rased affectera avant tout les élèves issus de milieux populaires qui, bien souvent, concentrent les difficultés.

Et la liste des attaques est loin d'être close, avec la suppression des IUFM, instituts de formation des enseignants, des augmentations générales de salaire dérisoires, remplacées par une incitation à effectuer des heures supplémentaires, les dangers qui menacent l'école maternelle, où Darcos remet en question la scolarisation des enfants dès l'âge de deux ans, la charge de travail accrue qui pèse sur les Atsem ( Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) à cause de la semaine de quatre jours dans les écoles primaires, etc.

Une journée de grève, même réussie, ne sera certes pas suffisante pour obliger Darcos à remballer ses pseudo réformes. Mais elle marque déjà que la grande majorité des enseignants comme des élèves refusent que l'enseignement, c'est-à-dire l'avenir de la jeunesse, soit sacrifié.

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