Finalement, le gouvernement français a renoncé, pour le moment, à expulser vers Kaboul les réfugiés afghans détenus au centre de rétention de Coquelles, près de Calais. Le charter venant de Grande-Bretagne, avec à son bord plusieurs dizaines d'expulsés menottés, n'a pas fait escale le 18 novembre à l'aéroport de Lille-Lesquin pour embarquer 43 Afghans supplémentaires.

Le ministère français de l'Immigration a communiqué " que toutes les conditions de sécurité, pour les personnes susceptibles d'être reconduites, ne sont pas réunies en l'espèce ". En réalité, rectifie le Gisti ( Groupe d'information et de soutien des immigrés), le recul d'Hortefeux serait dû à l'intervention de la Cour européenne des droits de l'homme qui, saisie par onze des Afghans en détention, estime que leurs expulsions " vu la situation actuelle apparaissaient présenter un risque trop élevé de traitements inhumains ou dégradants ". En effet, de nombreux expulsés sont assassinés dès leur arrivée à Kaboul, ou sont recrutés de force par les talibans.

Ce recul du gouvernement est aussi dû à la mobilisation des associations de solidarité avec les réfugiés à Calais, Lille et Paris, et peut-être aussi aux protestations du nouveau prix Goncourt 2008, l'écrivain franco-afghan Atiq Rahimi.

Mais le ministère de la chasse aux réfugiés ne lâche pas ses proies. Vengeur, il réaffirme dans son communiqué que l'organisation de futurs charters d'expulsés, volontaires ou non, restent à son programme.