Allemagne : Un nouvel accord au rabais dans la métallurgie19/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2103.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Un nouvel accord au rabais dans la métallurgie

Alors que le précédent accord salarial pour les industries métallurgiques et électriques arrivait à expiration fin octobre, la fédération syndicale IG Metall a accepté, le 12 novembre, un accord-pilote avec le patronat du Bade-Wurtemberg. La nouvelle convention doit être étendue aux 3,6 millions de salariés que comptent ces industries dans tout le pays.

Elle sera valable jusqu'en avril 2010, ce qui est censé assurer au patronat une longue période de tranquillité, puisque le syndicat qui signe un accord n'a pas le droit d'appeler à une grève pour les salaires durant sa période d'application.

L'accord prévoit une augmentation de 2,1 % en février 2009 et une autre de 2,1 % en mai 2009 (mais les entreprises peuvent repousser cette hausse de sept mois). En outre une prime de rattrapage de 510 euros sera versée en décembre 2008 (ou en janvier 2009 si le patron le souhaite). Et une autre prime devrait être versée en septembre 2009 (correspondant à 0,4 % du salaire annuel pour les mois de mai à décembre 2009). Là encore les entreprises pourront la supprimer en fonction de la conjoncture.

En réalité, le patronat de la métallurgie a expliqué que l'impact sur le salaire conventionnel sera limité puisque l'accord représente une augmentation de 3,16 % pour l'année 2008 et de 2,85 % en 2009 (mais seulement de 1,24 % si les augmentations sont repoussées comme une clause le permet). Au départ, la revendication de l'IG Metall était de 8 % pour 12 mois. On est donc bien loin du compte.

Jörg Hofmann, qui menait la négociation au nom de l'IG Metall a déclaré : " Nous avons réussi à éviter une grève à la dernière seconde. " Le syndicat avait pourtant annoncé un record de participation, 550 000 travailleurs au total, lors des " grèves d'avertissement ", en fait des débrayages d'une heure ou plus, qui ont eu lieu dans de nombreuses entreprises les jours précédents. Bien sûr le contexte est difficile. Comme en France de nombreuses entreprises de l'automobile, constructeurs et sous-traitants, imposent des périodes de chômage technique peu propices à la mobilisation des travailleurs. Mais les dirigeants syndicaux, surfant sur les craintes des salariés, ne font rien pour redonner le moral et offrir des perspectives. En mai 2007, les mêmes avaient expliqué, en acceptant aussi sans lutte l'accord précédent qui ne valait guère mieux, qu'il ne fallait pas gêner les entreprises, dont les carnets de commandes étaient alors pleins et qui n'arrivaient pas à fournir !

Présenter ces accords au rabais comme un succès, cela contribue à désarmer les travailleurs dans une période où les attaques contre le monde du travail redoublent de toutes parts.

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