Algérie - Ports d'Alger et de Djendjen : Les travailleurs refusent la privatisation19/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2103.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Algérie - Ports d'Alger et de Djendjen : Les travailleurs refusent la privatisation

Pour s'opposer à la privatisation des activités les plus rentables des ports d'Alger et de Djendjen, les travailleurs portuaires d'Algérie devaient faire grève mercredi 12 novembre. L'appel ayant été annulé par les dirigeants de l'UGTA, les problèmes restent entiers. Et une nouvelle grève a été décidée pour les lundi 24 et mardi 25 novembre.

Le port de Djendjen, situé à 350 km à l'est d'Alger, au nord-ouest de Constantine est un port en eau profonde qui peut recevoir les plus gros navires. Il dessert en fait la première zone franche d'Algérie, devenue zone industrielle, la zone de Bellara, proche d'El Milia sur la route de Constantine.

Ce que le gouvernement algérien, dans le cadre de sa politique de privatisation, veut céder à la société (Dubaï Ports World) DPW, c'est le port de Djendjen, ainsi que, dans le port d'Alger, le trafic de containers et celui du môle 17 qui accueille quotidiennement 14 navires, soit 70 % de l'activité du port.

Dubaï Ports World détient déjà 29 terminaux à containers dans 18 pays (Émirats, Chine, Allemagne, Inde, Venezuela, Arabie Saoudite, etc). DPW devait racheter six ports américains mais le Congrés américain avait opposé son véto. Cette société a des vues sur tous les ports privatisables.

Et même si le président du groupe laisse entendre qu'il ne procédera pas à des compressions d'effectifs, personne ne le croit. Tous sont sûrs que les emplois seront laminés. D'après la coordination des syndicats portuaires DPW ne garderait que 300 dockers sur les 12 000 existant et 668 travailleurs portuaires sur les 3 600.

Les travailleurs se sont donc mobilisés contre ce projet de privatisation. Mercredi 12 novembre, la grève avait été préparée par la coordination des syndicats des ports d'Algérie, qui dépend du syndicat officiel, l'UGTA. Mais le secrétaire général de l'UGTA, revenu d'urgence de Bruxelles, réussissait à annuler cette grève en disant qu'il allait en discuter directement avec le chef de l'État et obtenir un gel de la privatisation, si les travailleurs renonçaient à leur mouvement.

Et ce fut précisément pendant cet intermède que le représentant du gouvernement signait mardi 11 novembre en catimini la privatisation des activités les plus profitables des ports d'Alger et de Djendjen avec le président de DPW.

Mais les travailleurs ne veulent pas en rester là. Au cours d'assemblées générales houleuses les dockers et les travailleurs des ports ont décidé une grève des dix ports d'Algérie pour le lundi 24 et le mardi 25 novembre.

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