AFPA : Grève et rassemblements contre la privatisation programmée19/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2103.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AFPA : Grève et rassemblements contre la privatisation programmée

Alors que jeudi 13 novembre débutait à l'Assemblée nationale la discussion sur le financement de la formation professionnelle, 40 % des personnels étaient en grève et présents dans de nombreux rassemblements, devant l'Assemblée comme dans des centres-villes en province. Ils protestaient contre le démantèlement programmé de l'AFPA (Association pour la formation professionnelle des adultes).

Avant même cette discussion qui doit décider la réduction de moitié de la contribution de l'État, le gouvernement a décidé d'enlever à l'AFPA son habilitation permanente à délivrer les titres professionnels - l'équivalent de diplômes - du ministère du Travail, et ce dans la perspective de la mise en concurrence des centres de formation professionnelle. Or, jusque-là, l'État gérait l'AFPA comme une antenne du ministère du Travail, le directeur étant même nommé directement par ce ministère. L'Association était ainsi autorisée non seulement à délivrer les titres professionnels, mais auditait les centres de formation privés afin de déterminer leur aptitude à décerner les dits titres du ministère du Travail. Une position qui, d'après le conseil de la concurrence, constituerait une " rupture d'égalité ", face à ses concurrents.

Mais d'autres aspects sont encore plus inquiétants. Si l'AFPA emploie encore près de 12 000 personnes dans toute la France, et est restée jusque-là un organisme public, une série de menaces pèsent désormais de plus en plus directement sur les centres.

L'annonce dans la presse de plus de 1 000 suppressions d'emplois, a fait l'objet d'un démenti de la direction, mais celle-ci n'a fait que confirmer son intention de ne pas remplacer tous les départs en retraites, alors que bon nombre de centres fonctionnent déjà avec du personnel précaire et en sous-effectif, notamment pour les tâches d'entretien.

Mais c'est aussi toute la logistique des centres qui est désormais dans la ligne de mire. Les hébergements, qui permettaient aux stagiaires demandeurs d'emploi d'être logés gratuitement et de pouvoir ainsi suivre la formation de leur choix, devraient être cédés à Adoma (ex-Sonacotra). Cession qui a du reste déjà commencé, puisque cinq centres d'hébergement ont déjà fait l'objet d'une promesse de vente.

La restauration a déjà été presque entièrement externalisée et le service d'orientation, qui compte 850 salariés, devrait prochainement être transféré à Pôle Emploi, le nouvel organisme issu de la fusion de l'ANPE et de l'Unedic.

Toutes ces mesures doivent être mises en oeuvre, par le transfert aux régions de la compétence de la formation professionnelle, à partir du 1er janvier 2009, et par la mise en concurrence des organismes de formation, via des appels d'offres.

Même si le gouvernement, en particulier Wauquiez, le secrétaire d'État en charge de la formation professionnelle, a affirmé qu'il n'était pas question de démantèlement, de telles décisions entraîneront bien un raccourcissement des durées de formation et une soumission de fait aux objectifs des employeurs locaux, avec recherche de rentabilité immédiate dans tous les cas.

Une destruction programmée du service public de la formation professionnelle et que seule la mobilisation des salariés pourra remettre en cause.

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