Peretti - Clermont-Ferrand : Travailleurs du bâtiment en grève contre les méthodes du patron22/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2099.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peretti - Clermont-Ferrand : Travailleurs du bâtiment en grève contre les méthodes du patron

L'entreprise Peretti, située au Puy-en-Velay et à Ambert, a racheté en janvier dernier l'entreprise Manaranche de Clermont-Ferrand. Le PDG, Hugues Hortefeux, frère de l'actuel ministre de l'Immigration, tente de revenir sur les conditions de travail et les droits élémentaires de ses salariés.

Mardi 14 octobre, le délégué syndical CGT recevait donc une convocation au tribunal de grande instance du Puy-en-Velay pour « liste illégitime aux élections professionnelles ». Ce patron, ne supportant pas de devoir appliquer le droit de représentation du personnel, cherchait à invalider les élections. Mais, en apprenant cette convocation, 65 travailleurs sur les 70 de Clermont-Ferrand se mirent immédiatement en grève. Le délégué était convoqué le vendredi 17 octobre, soit à la date des élections professionnelles. Ce jour-là, le verdict des 120 travailleurs de l'ensemble de la société Peretti a été une gifle pour ce patron : plus de 90 % ont voté pour la liste soi-disant illégitime et étaient en pleine grève ! Le jugement du délégué, lui, sera rendu le 24 octobre.

Fort de ces résultats, lundi 20 octobre, les salariés continuaient donc la grève en demandant l'arrêt de la procédure contre leur délégué, le paiement par le patron des frais d'avocat, le paiement des jours de grève. Ils demandent également que le Comité d'entreprise se tienne comme l'indique la loi, que la mutuelle ne devienne pas une assurance privée avec de moins en moins de participation de l'entreprise, ainsi que des bons d'achat de Noël d'un montant de 200 euros, comme c'était le cas dans l'entreprise Manaranche, au lieu des 20 euros proposés par ce patron qui se croit tout permis. Comme le disait un travailleur : « C'est un gamin qui s'est acheté un jouet. Il y a ici 150 familles à nourrir, c'est du sérieux. Il y a des lois, il doit les appliquer ! »

La colère se maintient : mardi 21 octobre, après une semaine de grève, il a été décidé de se rendre au Puy-en-Velay et à Ambert pour appeler à la grève l'ensemble des travailleurs de l'entreprise. Hortefeux, qui a refusé de discuter avec l'inspecteur du travail, voudrait passer par un médiateur de la République. Il compte manifestement sur ses relations pour manoeuvrer et imposer ses choix.

Pas intimidés du tout, les grévistes se sont installés dans l'entreprise avec drapeaux rouges et banderole. Les médias locaux parlent d'eux. Ils tiennent bon, convaincus qu'ils feront céder ce patron.

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