Manifestation pour l'éducation : Non à l'enseignement au rabais !22/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2099.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Manifestation pour l'éducation : Non à l'enseignement au rabais !

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants, personnels de l'Éducation nationale, lycéens, étudiants et parents ont défilé dimanche 19 octobre contre la politique du gouvernement en matière d'éducation.

Darcos, le ministre de l'Éducation, en présentant, mardi 21 octobre, sa réforme des lycées, a voulu rassurer en affirmant que les sciences (physique et biologie) ne deviendraient pas des matières à option. Encore heureux ! Il a aussi promis aux enseignants qu'il ne toucherait pas à leur durée de travail hebdomadaire. Des dizaines de milliers de manifestants l'ont au moins incité à être prudent !

Pour le reste, il maintient sa « réforme » du lycée. Les élèves auront un emploi du temps de 30 heures, dont une bonne partie saucissonnées en « modules » semestriels d'options modifiables : de quoi se perdre encore un peu plus dans le dédale de l'Éducation nationale. Gageons que les enfants de milieux modestes feront, autant sinon plus que maintenant, les frais de ce système « à la carte ». Ce sera particulièrement vrai dans des établissements scolaires où le choix d'options sera très restreint. Mais bien sûr, tout cela est présenté comme une volonté de lutter contre l'échec scolaire et de donner toutes leurs chances aux élèves de milieux moins favorisés ! Darcos a même osé déclarer il y a peu : « Je fais de la justice sociale » !

Parlons-en ! Dans les maternelles, on scolarise de moins en moins les enfants en dessous de trois ans. Dans le primaire, on supprime, de fait, une matinée de cours ; les Réseaux d'aide aux élèves en difficulté (Rased) vont perdre le tiers de leurs effectifs en 2009 et sont promis à la disparition d'ici trois ans. Dans le secondaire, des options disparaissent et l'assouplissement de la carte scolaire a prouvé que l'écart se creusait entre les établissements. Et même dans le supérieur, une des « réformes » allonge la durée des études mais va supprimer l'année de stage payée aux futurs enseignants. Voilà comment le gouvernement conçoit l'aide aux milieux modestes !

Après 8 500 suppressions en 2007, 11 200 en 2008, l'Éducation nationale perdra 13 500 postes en 2009 : les chiffres sont plus éloquents que les discours des ministres. Les manifestants de dimanche ont eu raison de conspuer le gouvernement aux cris de « 360 milliards pour les banquiers, c'est six fois le budget de l'éducation » ! Dans l'enseignement aussi, l'argent, c'est le nerf de la guerre. C'est là qu'il faut l'investir !

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