Les deux faces du même capitalisme10/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2097.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les deux faces du même capitalisme

Dans son discours de Toulon de fin septembre, Sarkozy avait déclaré vouloir « un capitalisme entrepreneurial plutôt qu'un capitalisme financier » et, depuis, lui et ses partisans reprennent régulièrement ce refrain. Mais ils ne sont pas les seuls et cette idée est largement reprise par les médias, qui opposent le « bon » capitalisme qui crée de la richesse, au « mauvais », responsable de la crise actuelle.

D'un côté, il y aurait le bon capitalisme « entrepreneurial », celui qui véhicule l'image d'industriels qui créent de la richesse dont bénéficierait l'ensemble de la population, à commencer par les travailleurs de ces entreprises ; ceux qui prennent des risques individuels et les assument et qui, quand ils font des profits, en réinvestissent une bonne part pour permettre le développement de la production, permettant ainsi la croissance, donc l'enrichissement général. Et de l'autre côté se rangeraient les tenants du « mauvais » capitalisme, celui basé sur la spéculation financière et qui nuit au fonctionnement de l'économie.

Mais cette image plutôt simpliste n'a rien à voir avec la réalité. Derrière ces deux formes prétendument opposées de capitalisme, on trouve les mêmes individus. D'abord, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, ont recours aux banques et aux assurances pour exercer leur activité, que ce soit pour obtenir un crédit, placer leur argent, effectuer les opérations bancaires courantes ou s'assurer. De plus, les profits que dégagent les entreprises sont de moins en moins réinvestis dans la production et alimentent au contraire la spéculation. Ils sont à la base de toutes sortes d'opérations financières, les grands groupes rachetant à bas prix des entreprises pour les revendre plus cher, après les avoir rentabilisées, de leur point de vue, par des licenciements. Et les dividendes qu'ils distribuent aux actionnaires ont été placés, et continuent à l'être, sur des fonds spéculatifs, qui, au moins jusqu'à l'actuelle crise financière, leur rapportaient beaucoup plus que s'ils avaient investi dans le développement industriel. C'est d'ailleurs un des facteurs qui ont précipité la crise actuelle.

Tous les capitalistes, quel que soit leur poids, participent à ce jeu de Monopoly géant où l'argent dégagé par le travail des ouvriers qui produisent les richesses est accaparé par une poignée de parasites, mais seulement pour la recherche de leur enrichissement personnel. C'est le fonctionnement même du système capitaliste où, au contraire de ce que dit la chanson, « rien n'est bon chez lui, tout est à jeter ».

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