Crise financière : Exproprier le capital financier !10/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2097.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise financière : Exproprier le capital financier !

Face à la crise financière, les États, de l'Islande aux Etats-Unis en passant par la France et les autres puissances européennes, ne savent qu'ouvrir leurs caisses pour renflouer les banquiers faillis.

Cela peut prendre plusieurs formes : l'intervention des banques centrales pour prêter des capitaux aux banques à cours de liquidités, la reprise avec des fonds publics des titres « toxiques », l'entrée d'organismes publics au capital de certaines banques, la garantie étatique sur les activités de telle ou telle institution financière, etc. Mais, dans tous les cas, il s'agit de l'intervention de la puissance publique dans les affaires des capitalistes privés.

Cela fait dire à un certain nombre de politiciens et de commentateurs qu'il s'agirait de « nationalisations » et que, après des décennies de « libéralisme débridé », les gouvernements seraient contraints de revenir à une économie régulée par les États, seul moyen d'après eux d'éviter la crise catastrophique.

Mais ce ne sont là que des mots. L'intervention de l'État dans l'économie est constante et, depuis longtemps, les entreprises capitalistes ne survivraient pas sans son aide, qu'il joue le rôle de banquier, de client, de représentant de commerce ou tout simplement de prestataire de services gratuits (de l'aménagement du territoire à la distribution d'énergie et aux subventions).

Plutôt que de dire que les États en seraient à nationaliser les banques, il serait plus exact de dire qu'ils prennent en charge les branches pourries, reprennent à leur compte les dettes insolvables et les crédits douteux des financiers en faillite, en leur fournissant en échange des crédits d'État. Quant aux parties jugées saines, ils les offrent pour une bouchée de pain aux banques qui paraissent solides. C'est par exemple ce que viennent de faire la France et la Belgique en assumant les dettes de Fortis et en confiant le reste à BNP Paribas.

Mais même la nationalisation effective des banques existantes, si certains États en arrivaient là, ne constituerait qu'une opération de blanchiment d'argent à grande échelle. Les financiers à qui les États rachèteront leurs actions n'auront en effet rien de plus pressé que de fonder de nouvelles banques ou autres institutions financières avec leurs capitaux propres et frais, à partir desquelles ils pourraient de nouveau se lancer dans la spéculation. De plus la crise de confiance des capitalistes dans leur propre système financier pourrait se reporter alors sur les États. C'est peut-être certains d'entre eux qui se trouveraient alors en faillite et dont la monnaie s'écroulerait, avec des conséquences économiques et politiques catastrophiques.

Ce qui serait nécessaire, c'est l'expropriation de l'ensemble du système financier, ainsi que sa fusion en un ensemble unique. Cette expropriation devrait avoir lieu sans indemnité ni rachat. Car il n'y a pas à donner aux spéculateurs une prime pour recommencer leurs jeux dangereux. Et seule la fusion en un ensemble unique pourrait permettre que le système de crédit serve vraiment à faire fonctionner l'économie, c'est-à-dire à produire tout simplement pour quels population ait les moyens de vivre décemment. Encore faudrait-il, bien sûr, que cette banque centrale unique soit au service de la population, et pas à celui des financiers et des capitalistes.

Il faudrait pour cela que la population ait les moyens de contrôler cet organisme financier, que le secret des affaires soit aboli, afin que l'économie soit effectivement orientée vers la satisfaction des besoins, et pas vers l'accumulation de profits. Il faudrait donc que les travailleurs se donnent les moyens d'intervenir à tous les niveaux de décision. En bref, qu'ils exercent le pouvoir.

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