Contre la dégradation de l'école et les suppressions d'emplois : Faire du 19 octobre une journée de riposte10/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2097.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre la dégradation de l'école et les suppressions d'emplois : Faire du 19 octobre une journée de riposte

Dimanche 19 octobre, une manifestation nationale est prévue à 13 heures à Paris, de la Place d'Italie à la Bastille, par les syndicats de l'Éducation et des associations de parents. Il s'agit de protester contre les milliers de suppressions de postes dans les écoles, les collèges et les lycées et de dénoncer la dégradation que celles-ci entraînent pour les personnels comme pour les élèves.

Chercher à faire des économies sur l'école, de nombreux gouvernements l'ont fait. Cette fois, Darcos collabore aux 30 600 suppressions de postes programmées au budget 2009 dans la fonction publique en projetant d'en rayer 13 500 de l'Éducation dès la prochaine rentrée. S'ajoutant aux 11 800 postes déjà amputés en septembre dernier, ces coupes dans les effectifs n'ont évidemment aucune autre fonction que d'économiser autant de salaires, c'est-à-dire des centaines de millions d'euros par an.

Dans les écoles, 6 000 suppressions de postes d'enseignants sont programmées, dont tous ceux qui faisaient fonctionner les Rased (Réseaux d'aides spécialisées pour les élèves en difficulté) au profit de 150 000 enfants. 3 000 postes d'enseignants stagiaires disparaîtraient aussi, les instituteurs se trouvant placés sans formation spécifique devant une classe à la suite de leurs études universitaires. Le ministère prévoit en revanche 500 postes nouveaux pour 16 000 élèves attendus, soit une moyenne de 32 enfants par classe, si aucun enseignant n'est malade...

Dans les collèges et les lycées, 7 500 postes disparaîtraient dont 3 350 postes d'enseignants remplaçants. Ils sont inutiles, selon Darcos : la mode du recours à l'intérim comme « variable d'ajustement » s'appliquera également à l'école ! Il s'agirait aussi, pour un millier d'emplois supprimés, des enseignants détachés auprès de musées ou d'associations culturelles, qui rendaient ces ressources plus accessibles aux élèves. Eux aussi sont jugés superflus : les jeunes n'ont qu'à aller au musée ou à l'opéra avec leurs parents !

Dans le secondaire également, ce sera la fin des stages pour les professeurs débutants : 1 450 postes seront ainsi économisés, sans compter les Instituts universitaires de formation, les IUFM, qu'on pourra même, qui sait, ainsi raser. Les étudiants titulaires d'un concours apprendront « sur le tas », cela coûtera moins cher... Enfin, une prévision de baisse démographique de 22 000 élèves permet aussi au ministre de supprimer 2 300 postes de professeurs, soit un enseignant supprimé pour 9 élèves en moins... C'est d'ailleurs sans compter avec la remontée des effectifs d'enfants en sixième, qui nécessiteraient donc plus de postes.

Ce tableau chiffré signifie forcément un durcissement des conditions de travail des personnels de l'Éducation et, à l'échelle du pays, de nombreux emplois en moins. Pour les élèves, cela ne peut se traduire que par encore moins d'encadrement. Les inévitables difficultés, en particulier pour les enfants des familles populaires, ne pourront qu'être constatées. Quant au verbiage pédagogique de Darcos sur les « fondamentaux » et la lutte contre l'échec scolaire, il n'est qu'un voile d'hypocrisie sur une politique d'économies budgétaires sans précédent.

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