Cap Gemini Toulouse : Mobilisation contre une menace d'expulsion10/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2097.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cap Gemini Toulouse : Mobilisation contre une menace d'expulsion

Il y avait une agitation inhabituelle au tribunal administratif de Toulouse, jeudi 2 octobre au matin. Plus de 120 employés de Cap Gemini étaient venus accompagner leur collègue Nathalie, qui est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.

Arrivée en France en 2004, celle-ci est originaire du Congo Brazzaville qu'elle a fui en 1999 avec sa famille à cause de persécutions politiques. Un de ses frères a été tué là-bas et un autre a obtenu depuis le statut de réfugié politique en France. Mariée en France avec un Français, elle l'a quitté en novembre 2006 après avoir été frappée à plusieurs reprises et s'être retrouvée la dernière fois aux urgences à l'hôpital. Mais du point de vue de la justice française, quitter le domicile conjugal est une faute ; son permis de séjour lui a été retiré, elle a obtenu des titres provisoires de deux puis d'un mois, puis en avril l'avis lui enjoignant de quitter le territoire a été rendu. Le recours suspensif de son avocate a ensuite mené à l'audience du 2 octobre.

Au-delà de l'injure faite aux droits les plus élémentaires, elle réunit les critères d'intégration habituellement retenus. Depuis plus de deux ans elle travaille comme secrétaire en CDI chez Cap Gemini, loue un appartement, paie ses impôts et ses factures. Elle est soutenue par ses collègues, qui ont signé très largement une pétition en sa faveur, par les syndicats de l'entreprise et même par la direction qui est intervenue sans succès auprès du préfet.

Le jour de l'audience, la salle était trop petite, mais le réquisitoire du ministère public réclamant l'expulsion et repoussant avec dédain les arguments de la défense a été rapporté avec force détails à ceux qui sont restés dehors. La plupart des présents n'en croyaient pas leurs oreilles, n'arrivant pas à croire que ce soit ça la justice que l'on prétend rendre au nom du peuple.

À la sortie, Nathalie, qui avait du mal à retenir ses larmes, a remercié les présents. Le délibéré sera rendu sous quinzaine et il faudra bien qu'il tienne compte de la solidarité et de la forte mobilisation des salariés de Cap Gemini.

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