Calyon-Crédit Agricole : Ce n'est pas aux salariés de payer la note18/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2094.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Calyon-Crédit Agricole : Ce n'est pas aux salariés de payer la note

Le Crédit Agricole (CA) vient d'annoncer la suppression de 500 emplois, dont la moitié en France, dans sa filiale Calyon. Celle-ci compte aujourd'hui plus de 12 000 salariés répartis dans le monde, dont plus de 4 000 en France.

Pour la direction du CA, il s'agit d'un plan de " redressement " suite aux pertes des trois derniers trimestres, qui atteignent plus de 3,5 milliards d'euros, dues en partie à la crise des subprimes aux États-Unis.

L'année dernière, Calyon déclarait être très peu engagé sur le marché des subprimes et s'être retiré à temps. À l'époque la direction prétendait même que les risques de pertes apparaissaient mineurs et maîtrisés.

Aujourd'hui, Calyon va mal, nous dit-on. Le directeur général s'est ainsi adressé au personnel : " 2009 commence aujourd'hui, il n'y a pas de fatalités dans le monde des affaires. Le succès dépendra de notre volonté d'engager les actions nécessaires. Je vous demande donc un engagement encore plus fort dans le respect des exigences de rentabilité et de sécurité, dans la discipline et la rigueur, et en renforçant davantage la dimension collective de nos actions. "

Comme d'habitude, ces messieurs ne manquent pas d'air, en osant s'adresser au personnel pour qu'il se serre la ceinture et fasse encore des efforts. Engager les réformes nécessaires signifie encore et toujours réduire les coûts, supprimer du personnel, alors que certains secteurs sont en manque d'effectifs constant, comme le recours aux intérimaires l'atteste bien.

Comme si le personnel était responsable de quoi que ce soit. Qui a décidé d'aller toujours plus vite et plus fort lorsque les marchés rapportaient ? Qui a décidé de faire de Calyon une banque de financement et d'investissement capable d'engranger des résultats aussi conséquents que ses concurrents tels que la BNP ou la Société Générale, comme la direction nous l'expliquait, alors que Calyon n'avait que quelques années d'existence ?

Maintenant que les actionnaires réclament des résultats similaires aux années précédentes et qu'une augmentation de capital du groupe a été rendue nécessaire, la direction voudrait que les salariés renflouent les caisses en faisant encore plus, avec moins de personnel. Il n'y a aucune raison de l'accepter. Que signifient ces 250 départs au volontariat en France ? On sait bien ce que cela veut dire. C'est la direction qui décidera, et certains qui auraient envie de partir ne le pourront pas, tandis que d'autres subiront des pressions les poussant vers la sortie. Quant à l'étranger, notamment aux places de Londres et de New York, les postes seront supprimés d'ici la fin de l'année, et il y a fort à parier que ce seront 250 licenciements.

Eh bien, il n'est pas question que ce soient les salariés de la banque qui fassent les frais d'une politique aveugle, dont le seul but était d'engranger des profits considérables sans mesurer les risques encourus. Les bénéfices réalisés n'ont pas été perdus pour tout le monde, les actionnaires et les dirigeants en ont profité. Alors, à eux de se serrer la ceinture aujourd'hui. N'acceptons aucun licenciement, aucun blocage des salaires ou suppression de l'intéressement !

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