Gaz et électricité : Du service public à l'arnaque publique11/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2093.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gaz et électricité : Du service public à l'arnaque publique

Depuis quelques mois, les plaintes se multiplient contre les fournisseurs de gaz et d'électricité. Plaintes auprès des associations de consommateurs, mais également en justice.

Le " médiateur " de GDF-Suez a avoué que sur les six premiers mois de l'année 2 500 plaintes ont été déposées, ajoutant qu'il en arrivera probablement 4 000 ou 5 000 d'ici à fin 2008. C'est d'ailleurs principalement Gaz de France (et maintenant GDF-Suez, depuis la fusion des deux entreprises) qui est accusé de pratiquer des arnaques.

On sait que, depuis l'ouverture du marché de l'énergie, tous les fournisseurs de gaz ont le droit de vendre de l'électricité et qu'inversement les fournisseurs d'électricité ont le droit de vendre du gaz. Cependant, seul GDF (devenu aujourd'hui GDF-Suez) peut vendre son gaz au tarif réglementé fixé par l'État, et généralement inférieur au prix du marché, tandis que seule EDF peut vendre l'électricité au prix réglementé.

Lorsque GDF entreprend de conquérir de nouveaux clients sur le marché de l'électricité, cela ne peut se faire, dans l'état actuel des choses, qu'au détriment d'EDF, et par conséquent en obtenant que le client rompe avec le tarif protégé dont il bénéficiait jusque-là pour l'électricité. Et la réciproque est vraie lorsque EDF cherche à gagner (sur Gaz de France) de nouveaux clients pour le gaz.

Parfois ces nouveaux clients sont clairement informés des nouveaux contrats et les choisissent en connaissance de cause. Mais très souvent ils sont abusés par GDF ou par EDF. Ainsi les démarcheurs commerciaux de GDF vantent les nouveaux contrats qui regroupent à la fois gaz et électricité, comme du temps pas si lointain où existait EDF-GDF. Mais ils oublient bien souvent de préciser que, si le client continuera dans ce cas à bénéficier du tarif réglementé pour le gaz (puisqu'il demeure chez GDF), il le perdra forcément pour l'électricité. Souvent le discours d'enrobage est tellement flou que le client s'y perd.

Certains démarcheurs ciblent principalement les clients aux noms révélant des immigrés, dont certains maîtrisent mal le français, ou les personnes âgées, supposées se laisser abuser plus facilement.

On aurait tort de ne voir dans ces arnaques que des bavures dues à des commerciaux peu scrupuleux. En réalité, ceux-ci ne font que ce que les directions de GDF-Suez et d'EDF souhaitent. Ils sont la plupart du temps très mal payés, mais bénéficient parfois de primes relativement importantes en fonction du nombre de contrats décrochés. Les directions les poussent à " faire du chiffre ", au détriment du respect des clients.

Si GDF est l'entreprise qui semble détenir le record en matière d'arnaques, selon les associations de consommateurs, EDF pratique pour son compte ce même genre de tricheries, et les petits producteurs que sont Direct Energie et Poweo ne sont pas en reste. Il leur arrive parfois même de se faire passer pour des agents de GDF ou d'EDF.

Bref, tous les sales coups sont permis.

Comme quoi les petits requins du démarchage en gaz-électricité, qui gagnent (mal) leur vie en fonction des contrats qu'ils arrachent à leurs victimes, ne sont que des petits poissons carnivores comparés aux dirigeants des firmes GDF, EDF, Direct ou Poweo, qui ne rêvent que de dépouiller les clients à une tout autre échelle, par des augmentations débridées des tarifs.

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