Renault-Trucks Vénissieux (Rhône) : Toujours plus de travail pour moins de salaire03/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2092.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Trucks Vénissieux (Rhône) : Toujours plus de travail pour moins de salaire

À l'usine Moteurs de Renault Trucks à Vénissieux, la direction a décidé d'augmenter la production pour passer à 140 moteurs par équipe. Des machines ont été ajoutées sur la ligne mais il n'y a personne en plus, à part les travailleurs venus de l'équipe de nuit, qui a été supprimée aux congés.

Comme la production a du mal à sortir, les heures supplémentaires se multiplient. Des salariés sont obligés de travailler pendant les pauses ou pendant le casse-croûte pour tenter de suivre la cadence. Les pressions de la maîtrise sont monnaie courante, en particulier sur les intérimaires qui sont mis en concurrence les uns avec les autres, en leur faisant miroiter une hypothétique embauche. Or dans le même temps, la direction n'a même pas fini de réaliser les embauches qu'elle avait annoncées au début de l'année et, malgré l'augmentation de la production, elle n'en annonce pas d'autres. Des chefs tentent de diviser les ouvriers en affirmant que certaines équipes feraient plus de travail que d'autres.

Quant à la sécurité, la direction n'en a cure puisque les travailleurs se marchent les uns sur les autres pour récupérer les retards.

Mais le plus fort, c'est que certains chefs n'hésitent pas à raconter que, malgré l'augmentation de la production et des cadences, l'usine Moteurs perdrait 30 000 euros par jour. Bien sûr, la direction ne perd pas d'argent, simplement, avec 120 ou 130 moteurs assemblés, elle en gagne un petit peu moins que ce qu'elle avait prévu comme bénéfice en montant 140 moteurs.

Par contre, de plus en plus de travailleurs ne supportent plus ces cadences impossibles à tenir et réclament qu'il y ait plus de monde sur les chaînes de montage. Et il y a de plus en plus d'indignation sur le fait que nous soyons toujours aussi mal payés alors qu'il faut en faire toujours plus. Beaucoup pensent que cela ne pourra pas durer.

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