Peugeot Poissy (Yvelines) 700 postes supprimés : Les travailleurs doivent passer avant les actionnaires03/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2092.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Poissy (Yvelines) 700 postes supprimés : Les travailleurs doivent passer avant les actionnaires

À peine rentrés de vacances, l'ensemble des travailleurs de l'usine ont été informés lors de réunions dans les secteurs qu'à compter du 6 octobre la production quotidienne passera de 1 100 à 550 voitures. Et la conséquence de cela est la suppression de 700 postes occupés par des intérimaires et la mutation sur d'autres postes de 300 travailleurs en CDI.

Sur 6 749 travailleurs à l'effectif au 25 août, jour de la rentrée, 876 sont des intérimaires, soit 13 % du total. Mais, en production, certains secteurs tournent en permanence avec jusqu'à 50 % d'intérimaires. Alors la direction peut bien parler de mises en fin de mission ou encore de suppressions de postes sans licenciement, c'est tout simplement un mensonge. Les intérimaires sont de fait partie intégrante des effectifs permanents sans lesquels l'usine ne peut pas tourner. C'est pourquoi il est justifié non seulement de refuser le licenciement de ces travailleurs, mais aussi de demander leur embauche. Si les postes occupés sont fixes, les emplois doivent l'être aussi.

Mais la direction ment également lorsqu'elle prétend ne pas supprimer d'emplois en CDI. Les effectifs embauchés en CDI sont ainsi passés de 6 400 en janvier 2008 à moins de 6 000 début septembre. Ce sont donc bien tous les travailleurs qui sont touchés par les réductions d'effectifs.

Pour justifier sa politique, la direction affirme que, sur les sept premiers mois de l'année, la production à Poissy a été en baisse de 13 % par rapport aux prévisions. Mais la charge de travail individuelle sur les postes n'a pas diminué, bien au contraire. Et les bénéfices annoncés à l'échelle du groupe sur les six premiers mois de l'année se montent à 733 millions d'euros, c'est-à-dire 50 % de plus que pour la même période de l'année précédente.

C'est dire qu'il y a largement de quoi prendre sur les bénéfices des actionnaires pour maintenir les emplois et même embaucher.

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