Montreuil (Seine-Saint-Denis) : Plus de trois mois d'occupation et toujours pas de papiers03/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2092.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Montreuil (Seine-Saint-Denis) : Plus de trois mois d'occupation et toujours pas de papiers

Depuis plus de trois mois, vingt-et-un travailleurs, presque tous sans papiers, occupent les locaux de l'entreprise de démolition et terrassement Griallet, à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Depuis plusieurs années, certains d'entre eux travaillent, munis de contrats... béton, mais 17 d'entre eux se trouvent être " sans papiers ". Sans papiers, mais bien entendu assurés sociaux, contribuables, parents d'élèves etc. Avec l'Union locale CGT ils ont, fin avril, demandé au patron d'entamer les démarches nécessaires à leur régularisation, dans le cadre de la circulaire Hortefeux sur les métiers " sous tension ".

Pour toute réponse, le patron a alors mis fin aux contrats des travailleurs concernés, prétendant ne pas être au courant de leur situation et prétextant " ne pas vouloir rester en infraction ". Le 22 mai, à vingt-et-un, les ouvriers de Griallet ont entamé une grève et une occupation des locaux de l'entreprise, exigeant le paiement des " suspensions " de contrats décidées par le patron, la remise à tous les salariés d'une attestation d'exposition à l'amiante et au plomb - ils signalent que depuis des années, ils travaillent en milieu insalubre sans protection - et, bien entendu, la régularisation des 17 travailleurs " sans papiers ".

Début juin, dans un premier temps, le tribunal de grande instance de Bobigny avait débouté le patron de la PME qui réclamait l'expulsion des grévistes. Mais une seconde démarche en direction du tribunal s'est soldée, fin juillet, par une décision d'évacuation pour le 4 septembre.

Les grévistes tiennent bon, cependant, et envisagent même de se déplacer sous des tentes au cas où la Préfecture les ferait expulser. Depuis quelques mois, sur près de 1 500 dossiers déposés collectivement avec la CGT et l'association Droits devant !, environ 800 salariés sans papiers ont été ou sont en cours de régularisation. Mais encore faut-il que les employeurs fassent la démarche et s'engagent à réembaucher ces salariés dans les règles, ce qui est loin d'être le cas chez Griallet.

Les salaires des grévistes doivent être versés, la régularisation de tous doit être obtenue. Au-delà, la lutte pour les droits élémentaires de tous les sans-papiers continue.

Partager