Un sans-papiers au pays de l'absurde27/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2091.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un sans-papiers au pays de l'absurde

De toutes les petites crapuleries dont sont victimes les travailleurs sans papiers, la palme va-t-elle revenir à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de Paris ?

Selon le journal Libération, cette caisse vient en effet d'assigner devant les tribunaux un assuré sans papiers à rembourser 475,92 euros de prestations maladie, sous prétexte qu'il n'était pas légalement dans le pays.

Mais le hic, c'est que ce travailleur, Abdul, est arrivé en France il y a sept ans et n'a cessé de travailler en intérim sans discontinuer, certes avec de faux papiers, mais avec de vraies feuilles de paie. Il a donc cotisé durant sept ans à la caisse maladie, ce qui représente beaucoup plus que les 475 euros qui lui sont réclamés.

Abdul est actuellement sous le coup d'une reconduite à la frontière et s'il est expulsé, que les tribunaux le condamnent ou pas à rembourser, il laissera à la Sécurité sociale plus que ce qu'il en a perçu.

Et c'est le cas de milliers de travailleurs sans papiers renvoyés dans leur pays d'origine et qui cotisent durant des années tant à la caisse maladie qu'à la caisse de retraite et qui ne toucheront jamais rien.

Mais c'est le genre de comptabilité que l'État ne veut pas tenir, car cela montrerait qu'outre le patronat, c'est bien l'ensemble du système qui profite de l'exploitation des travailleurs sans papiers.

Alors l'exigence demeure : régularisation de tous les travailleurs sans papiers.

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