Renault Technocentre - Guyancourt (Yvelines) : Le mépris patronal n'a pas de bornes27/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2091.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Technocentre - Guyancourt (Yvelines) : Le mépris patronal n'a pas de bornes

Le Technocentre est un site où sont conçus et développés, deux ans avant leur sortie, les nouveaux véhicules de Renault. À l'heure actuelle, plus de 12 000 salariés y travaillent : 9 500 embauchés par Renault, 400 intérimaires et 2 400 autres qui dépendent de plus de 100 entreprises de sous-traitance.

Au mois de juillet, avant même l'annonce par le PDG de Renault, Carlos Ghosn, de suppressions d'emplois, la direction du Technocentre avait prévu, pour certains véhicules, l'arrêt des contrats avec les entreprises sous-traitantes qui assurent la conception, les méthodes et la mise en place des outils dans les usines du groupe.

La directrice de l'Ingénierie Véhicules en avait profité pour étaler son mépris en affirmant que « les techniciens et les ingénieurs prestataires qui ont travaillé pour Renault sont très qualifiés, ils trouveront du travail chez Alstom et Areva ». C'était d'autant plus cynique que des licenciements ont aussi lieu dans ces groupes depuis des années.

Certains travailleurs prestataires, qui étaient en congés, ont été prévenus par un simple SMS mi-juillet. Leur entreprise les informait ainsi qu'ils ne devaient pas revenir chez Renault à la fin de leurs congés et qu'ils seraient recontactés plus tard. Pour gâcher les vacances, on ne fait pas mieux !

D'autres collègues prestataires ont été informés qu'ils devraient quitter le Technocentre début octobre. Et la majorité des prestataires des bureaux d'études verraient leurs contrats se terminer à la fin de l'année 2008.

Quand un contrat se termine avec un constructeur automobile, les prestataires sont payés entre deux missions. En général, cela dure quelques jours ou quelques semaines avant que leur société ne leur propose une autre mission. Mais dans le contexte actuel, où les missions de plusieurs centaines d'entre eux vont disparaître en même temps, cela va poser un gros problème et beaucoup craignent pour l'avenir. Quant aux intérimaires... qui travaillent eux-mêmes sur le site du Technocentre pour les sociétés de prestation de bureaux d'études, ils ont été directement licenciés !

Les salariés de Renault, qui travaillent depuis des années avec les collègues prestataires, ont été choqués par ces méthodes méprisantes. Et l'annonce simultanée de la suppression de 5 000 emplois chez Renault, dont la suppression d'une équipe à l'usine de Sandouville, montre que c'est l'ensemble des travailleurs, quel que soit le statut de chacun, qui est attaqué.

Tout cela intervient alors que Renault vient d'annoncer un résultat financier net pour le premier semestre 2008 de 1,467 milliard d'euros, en hausse de 36,7 % par rapport à l'année précédente ! Les milliards de bénéfices accumulés depuis des années doivent être utilisés pour maintenir l'emploi et augmenter les salaires !

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