Économies sur le dos des handicapés27/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2091.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Économies sur le dos des handicapés

La réforme des bourses étudiantes conduite, cette année, par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, remet en cause une partie des droits à la bourse des étudiants handicapés.

Si, jusqu'à présent, le handicap faisait partie des critères sociaux pris en compte lors de l'attribution d'une bourse d'études, la réforme ne prend plus en compte comme critères que le revenu du foyer fiscal duquel dépend l'étudiant, le nombre d'enfants à la charge de la famille et l'éloignement entre le domicile parental et le lieu d'étude, mais plus du tout le handicap. À la place, la prestation compensatoire au handicap est élargie aux étudiants handicapés de moins de 21 ans. Mais comme le font remarquer les associations de défense des handicapés, cette prestation, qui permet aux étudiants de rémunérer une personne qui les aide, ne remplace pas une bourse qui permet à l'étudiant de payer sa nourriture ou ses fournitures scolaires.

Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, 1 200 étudiants handicapés devraient être affectés par la refonte du calcul des bourses.

Ceux qui perdront leur statut de boursier n'auront plus droit non plus à l'exonération des droits d'inscription dans leur établissement d'enseignement supérieur ni même à l'exonération de cotisation à la Sécurité sociale étudiante.

Ces montants sont loin d'être négligeables, puisque pour la rentrée universitaire 2008/2009, les frais d'inscription s'élèvent à 169 euros pour une licence, 226 euros pour un master et 342 euros pour un doctorat.

Cette mesure est à l'image de ce que le gouvernement a réalisé pour les handicapés. Car si depuis le vote de la loi sur le handicap il y a trois ans, la scolarisation des enfants handicapés est reconnue comme un véritable droit, dans les faits, les moyens manquent et les enseignants ne sont pas préparés à accueillir un enfant handicapé. D'ailleurs seulement 26 % en ont déjà accueilli un depuis trois ans.

Le gouvernement se vante du nombre de jeunes handicapés accueillis à l'école ordinaire, mais il se vante bien moins du fait que beaucoup d'entre eux, par manque de moyens, ne sont scolarisés que quelques demi-journées par semaine. Car quand une auxiliaire de vie scolaire, qui accompagne l'enfant dans la classe s'il en a besoin, est prévue à mi-temps, l'enfant n'est souvent scolarisé qu'à mi-temps ! Le reste du temps, il se retrouve à la maison, avec tous les problèmes de garde et de difficulté à assurer un horaire de travail que cela pose pour les parents.

Sans compter que, selon les estimations, environ 5 000 enfants handicapés âgés de 6 à 16 ans, ne sont pas scolarisés et vivent à domicile car ils sont refusés à l'école et ne trouvent pas de place dans un établissement spécialisé.

Il paraît que, depuis 2002, le handicap est, pour la droite au gouvernement, un chantier prioritaire ; on voit que les promesses n'engagent que ceux qui les croient.

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