Contre la baisse de leurs revenus, les éleveurs bretons ne cèdent pas27/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2091.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre la baisse de leurs revenus, les éleveurs bretons ne cèdent pas

Mardi 26 août, les producteurs de lait bretons continuaient à bloquer des sites de la société Entremont. Cette dernière prétend décider seule du prix auquel elle leur achète le lait, soit 310 euros les 1 000 litres. Les producteurs veulent en obtenir 330 euros pour, disent-ils, simplement maintenir leur niveau de revenus.

Jusque-là les prix étaient fixés par des négociations entre producteurs et acheteurs, sous l'égide de l'État. Depuis le 1er juillet, les prix sont « libres », c'est-à-dire que les plus puissants sont encore plus libres d'essayer d'imposer le prix qu'ils veulent.

Entremont, qui collecte 1,7 milliard de litres de lait auprès de 9 000 producteurs, est la propriété du groupe d'Albert Frère, un des plus puissants capitalistes européens. S'il arrive à imposer son prix aux agriculteurs, non seulement il fera un bénéfice supplémentaire de quelques dizaines de millions d'euros, mais il ouvrira la voie aux autres groupes laitiers. Le marché du lait en France représente 22 milliards de litres par an, collectés par quelques grands groupes auprès de 102 000 producteurs. Le principal d'entre eux, Lactalis, propriété de la famille Besnier, en collecte près de la moitié.

Mais si Besnier, Frère, Riboud (Danone) et les autres remercient sans doute le gouvernement d'avoir libéré les prix, ils doivent néanmoins surveiller la colère des éleveurs... comme le lait sur le feu.

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