SNCF - Paris : Un retraité expulsé de son logement15/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2089.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - Paris : Un retraité expulsé de son logement

Un ouvrier de la manoeuvre, à la retraite depuis 2005, a été expulsé de son logement par la SNCF. Son logement se situait boulevard de Vaugirard, dans le 15e arrondissement de Paris. L'expulsion, en présence d'un huissier et avec déménageurs, s'est déroulée tambour battant, alors qu'il était au Maroc pour l'enterrement de ses parents. Ses enfants âgés de 18 et 21 ans étaient présents lors de l'expulsion. On ne leur a laissé que dix minutes pour rassembler leurs affaires. La mère, alertée, est arrivée sur les lieux et, choquée, a fait une crise d'épilepsie (elle est reconnue handicapée pour cette maladie). Elle a été envoyée en urgence à l'hôpital Léopold-Bellan, tandis qu'une société emportait toutes les affaires dans des cartons, sans même faire d'inventaire, et que les serrures étaient changées.

Le logement qu'occupait depuis plus de vingt ans notre camarade lui avait été attribué pour lui permettre d'assurer son travail en trois-huit à la manoeuvre à la gare Montparnasse. Depuis sa retraite, la SNCF refusait qu'il y reste, même en payant un loyer au prix du marché (comme cela se fait fréquemment pour les cheminots partant à la retraite), lui demandait de quitter les lieux, menaçait de l'expulser mais ne lui faisait aucune proposition de relogement.

Depuis trois ans, notre camarade a fait des demandes de logement à la mairie de Paris, à celle du quinzième arrondissement et auprès de la Sablière, société immobilière qui gère le parc des logements sociaux appartenant à la SNCF. Aucune réponse. Il a fallu l'expulsion et l'intervention du syndicat Sud auprès de la direction régionale pour qu'enfin des propositions soient faites, en urgence, dans des cités de la grande banlieue parisienne, ce que ce travailleur ne pouvait accepter.

La direction SNCF de Paris Rive Gauche se retranche désormais derrière ces dernières propositions irrecevables pour ne plus offrir aucun relogement, prétextant que ce retraité refuse tout ce qu'on lui propose.

On ne voit pas pourquoi un ouvrier qui a travaillé toute sa vie pour la SNCF avec des conditions de travail difficiles et un salaire net en fin de carrière de 1 600 euros devrait, une fois qu'il est à la retraite avec moins de 1 300 euros net, être expulsé de son logement sans un relogement acceptable, et encore moins dans des conditions aussi scandaleuses.

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