Emplois saisonniers : Une aubaine pour les patrons15/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2089.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Emplois saisonniers : Une aubaine pour les patrons

Comme chaque été, le travail saisonnier se multiplie. Au total, on dénombre officiellement près de 2 millions d'emplois saisonniers, dans le commerce, les activités de loisirs mais aussi dans l'agriculture, qui en utilise environ 800 000. Sans compter ceux qui existent aussi dans les transports, les péages des autoroutes, etc.

Si ces emplois peuvent constituer parfois un petit boulot occasionnel pour certains, ils sont surtout très utiles pour les employeurs. Ces travailleurs saisonniers, souvent jeunes ou étrangers, ne connaissent pas leurs droits. Isolés dans de petites entreprises, ils osent rarement contester les conditions que leurs imposent leurs patrons. Heures supplémentaires imposées et souvent non payées, non-respect du smic sont le lot de beaucoup. À cela s'ajoutent les difficultés pour se loger ou bien l'obligation de dormir près du lieu de travail, parfois entassés à plusieurs dans une petite chambre. Le journal Les Échos rapportait ainsi récemment le cas de saisonniers contraints de vivre à neuf dans un 45 m². Car leur patron avait préféré louer à des touristes les locaux dont il disposait.

Beaucoup sont employés sans contrat de travail, ce qui permet de les sous-payer et de les priver de couverture sociale.

Sans compter que ces contrats peuvent être interrompus facilement et ne donnent pas droit à la prime de précarité, contrairement aux CDD.

Quant aux indemnités chômage, entre deux emplois saisonniers, elles sont soumises à des conditions très restrictives et calculées selon une règle encore plus désavantageuse que pour les autres salariés. Et depuis deux ans, elles sont limitées à trois contrats consécutifs maximum.

Le travail saisonnier représente ainsi un des moyens pour le patronat de disposer d'une main-d'oeuvre plus que précaire. Mais malgré les difficultés, il y a des réactions collectives, comme celles qui ont eu lieu en mars dernier dans des stations de ski.

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