Sans-papiers : 800 grévistes régularisés... le combat continue !30/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2087.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers : 800 grévistes régularisés... le combat continue !

Depuis le 15 avril, dans plus de 40 entreprises d'Ile-de-France, des centaines de travailleurs sans papiers participent à des grèves pour obtenir leur régularisation. Sur les 1 500 dossiers déposés collectivement avec la CGT et l'association Droit Devant, au 22 juillet, environ 800 salariés sans papiers ont été, ou sont en cours de régularisation.

Mais à Paris, pour le moment, seulement 140 étrangers ont été régularisés sur 500 demandes et la Préfecture rejette presque systématiquement les dossiers des emplois partiels d'intérimaires et des femmes employées dans les services aux personnes.

Dans plusieurs entreprises des protocoles d'accord de fin de grève ont été signés. Cela est le cas pour les 39 grévistes sans papiers des restaurants parisiens « Chez Papa ». Après 94 jours de grève et d'occupation du restaurant de la rue Lafayette dans le 10e arrondissement, 37 sont régularisés et deux autres, parce qu'algériens, doivent suivre une procédure différente. Plusieurs de ces salariés passent de contrat CDD en CDI, d'autres qui avaient été précédemment licenciés pour défaut de papiers ont été réintégrés.

Dans cette lutte des salariés de « Chez Papa », leur unité a été déterminante, toutes nationalités confondues. Chaque semaine, au cas par cas, un ou plusieurs travailleurs obtenaient leurs papiers, mais les régularisés restaient en grève aux côtés de leurs camarades, réclamant des papiers pour tous ! Il est notable de constater que cette solidarité, entre les salariés en lutte d'un même site, existe dans presque toutes les entreprises grévistes, et cela est un gage de vigilance contre d'éventuels patrons revanchards.

Si des patrons l'ont fait, des dizaines d'autres refusent toujours de reconnaître leurs salariés et de s'engager à les réembaucher dans les règles. Les préfets, évidemment, ne font aucune pression sur eux ! Ainsi depuis le 16 juin, une trentaine de travailleurs d'Alfa Services, entreprise de nettoyage et du bâtiment située au Bourget (Seine-Saint-Denis), occupent toujours leur entreprise ; quatorze d'entre eux ont été préventivement licenciés par leur employeur. Celui-ci menace de déposer le bilan, en réplique les grévistes font le tour des chantiers où ils travaillaient pour distribuer des tracts. Jeudi 24 juillet, ils étaient devant les locaux en construction de l'état-major de la police de Seine-Saint-Denis à Bobigny.

Au coeur de cet été, plusieurs centaines de salariés sans papiers sont donc toujours en grève, d'autres se joignent au mouvement. Comme ces deux cuisiniers du grand magasin le Bon Marché, au métro Sèvres-Babylone, employés depuis deux ans, aujourd'hui en procédure de licenciement pour avoir confié à leur hiérarchie leur défaut de papiers.

L'obtention de centaines de régularisations est un premier pas dans la lutte pour les droits élémentaires de tous les sans-papiers. C'est l'intérêt de tous les travailleurs, français et immigrés, d'imposer ces régularisations.

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