Le 7 juillet, une commission d'arbitrage tranchait en faveur de Bernard Tapie dans le litige l'opposant au Crédit Lyonnais, lui octroyant un royal dédommagement de 285 millions d'euros, augmenté de plus de 110 millions d'euros d'intérêts.

Cela fera donc 400 millions que l'État, qui assume les dettes du Crédit Lyonnais accorde à Tapie ! Il s'agit d'un enième rebondissement, et en principe du dernier, puisque Christine Lagarde qui se dit d'habitude fort soucieuse des deniers des contribuables a décidé de ne pas faire appel de cette décision.

Bien que l'entourage du président de la République s'en défende, très mollement il est vrai, il se dit que Sarkozy serait intervenu dans la façon dont cette affaire s'est conclue. Ce ne serait qu'un rendu pour un prêté. Car on n'a pas oublié le soutien accordé par Tapie à Sarkozy lors de l'élection présidentielle. Il n'est pas impossible que Sarkozy exprime ainsi sa reconnaissance.

Tapie est un affairiste de l'étoffe de ceux avec qui Sarkozy aime s'afficher. Chouchou un temps de Mitterrand, Tapie a gagné ses millions en rachetant des entreprises en difficulté, souvent pour un franc symbolique. Il les revendait ensuite, en jetant des milliers de salariés à la rue, avec l'aide de banques alors nationalisées. A son tableau de chasse figurent, entre autres, Manufrance, Wonder, Testut, Terraillon, Marie-Claire ou encore Adidas.

Christine Lagarde se défendant d'avoir favorisé Tapie a déclaré : « Est-ce que j'ai une tête à être sa copine ? » Sa copine, peut-être pas, mais une complice pleine de compréhension, pourquoi pas. Car dans le milieu d'affairistes dans lequel elle navigue, on peut tout à la fois fréquenter un Tapie, un Bolloré ou un Bernard Arnault. Ceux-ci ne demandent pas nécessairement qu'on « copine » avec eux... mais qu'on serve leurs intérêts.