Snecma - Gennevilliers (92) : Un licenciement qui ne passe pas23/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2086.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma - Gennevilliers (92) : Un licenciement qui ne passe pas

À l'usine de Gennevilliers de la Snecma, la direction resserre la discipline et, en particulier, la chef du personnel a récemment publié une note visant à contrôler plus sévèrement la prise de congés. À la mi-juillet, la direction franchissait un degré supérieur en donnant sa lettre de licenciement à un jeune salarié, sous prétexte qu'après une dépression il se serait absenté sans motif.

Dans le passé, la direction avait pour habitude de sanctionner avec modération, afin de laisser une chance au salarié de se reprendre. Mais là, contre toute attente, le couperet est tombé, ce qui a provoqué un tollé d'indignation dans l'usine.

Deux débrayages ont été organisés par la CGT et la CFDT, rassemblant à chaque fois près de 250 personnes, ce qui est une réussite, l'usine étant quasiment vide en cette période de congés d'été. Les jeunes se sont mobilisés et donnent le ton. Ils se connaissent, viennent des cités environnantes et ont vécu presque tous la galère du chômage et de l'intérim.

Lundi 21 juillet à 12 heures, une dizaine de salariés, suivis par les deux organisations syndicales, ont décidé de limiter les déplacements du directeur à l'espace compris entre son bureau et les toilettes. Mais à 23 h 30, une centaine de flics, casqués, avec boucliers, chiens et flashballs, sont entrés dans l'usine pour délivrer le directeur de la vingtaine de salariés présents dans le bâtiment administratif ! Le directeur est sorti de l'usine encadrés par les policiers, sous les huées des grévistes et les cris de « Non au licenciement ».

C'est la première fois qu'une intervention policière a lieu à l'usine et elle a choqué beaucoup de travailleurs. Grâce à leur mobilisation et avec l'appui des syndicats, le collègue licencié est toujours dans l'usine, ce qui n'est bien sûr pas du goût de la direction. Le caractère définitif que la direction veut donner à la sanction n'est pas admissible, et c'est bien ce qu'expriment tous ceux qui débrayent et entendent maintenir ainsi la pression afin que ce licenciement soit annulé.

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