Nucléaire : L'irresponsabilité d'Areva se confirme23/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2086.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nucléaire : L'irresponsabilité d'Areva se confirme

Suite aux rejets d'uraniun constatés la semaine passée sur le site de sa filiale Socatri du Tricastin, Areva a limogé le directeur de cette dernière et reconnu que cette « anomalie » appelait « une revue globale du fonctionnement de l'établissement et de sa sécurité ». Quant au ministre de l'Environnement, Borloo, il fait mine de réclamer davantage de transparence et de réactivité de la part des exploitants de la filière. C'était le moins qu'il pouvait faire, d'autant plus que, au cours de la semaine, on apprenait qu'une rupture de canalisation avait été découverte dans une autre filiale d'Areva, à Romans-sur-Isère.

Des prélèvements effectués dans la nappe phréatique aux environs de l'usine du Tricastin ont révélé des points de concentration anormalement élevée en uranium sans qu'officiellement, dans un premier temps tout au moins, on en explique l'origine. Dès 1998 pourtant, un rapport du Haut-Commissariat à l'énergie atomique avait mis en évidence la pollution de la nappe phréatique, souillée par des déchets nucléaires produits par une usine militaire ayant fonctionné de 1964 à 1996. Ce rapport précisait que la pollution remontait à 1977 et il estimait que 900 kg d'uranium s'étaient infiltrés. Areva, qui a la charge de ces déchets, avait parlé de couvrir cette butte de stockage... sans que les moindres travaux ne soient jamais réalisés.

En fin de semaine, l'IRSN (l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a fini par reconnaître que cette pollution proviendrait bien des déchets nucléaires de cette ancienne usine militaire. De son côté, le directeur de l' ASN (Autorité de sûreté nucléaire) continue, lui, d'affirmer que l'entreposition n'a « aucun lien » avec la pollution détectée.

Comme le dénonce la directrice de la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad), « le cynisme des responsables et la violation du b.a.-ba de la gestion des déchets nucléaires est inadmissible ». Si bien que la population ne peut faire aucunement confiance aux instances gouvernementales pour être convenablement informée des risques encourus et, surtout, pour en être protégée.

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