Nouvelle fuite d'uranium à Romans-sur-Isère (Drôme)23/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2086.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nouvelle fuite d'uranium à Romans-sur-Isère (Drôme)

Dix jours après l'annonce de la pollution par l'uranium à la centrale du Tricastin, une autre fuite d'uranium était mise à jour dans une usine de Romans-sur-Isère, elle aussi filiale d'Areva.

Installée depuis 1977 dans la zone industrielle de Romans, au nord de la Drôme, la Franco-Belge de fabrication de combustible (FBFC), où travaillent 800 personnes, est le plus gros employeur de la ville. Elle est composée d'une vingtaine de bâtiments. Jeudi 17 juillet, en effectuant des travaux de maintenance, deux ouvriers découvrent qu'une conduite en PVC transportant des effluents radioactifs est détériorée. Depuis quand est-elle dans cet état ? Le responsable de la sûreté du site en situe l'origine entre 1997, date où elle a été posée, et 2006, où eurent lieu des travaux sur cette zone, période pendant laquelle de 200 à 700 grammes d'uranium auraient pu s'infiltrer dans le sol.

À supposer que la détérioration de cette conduite ne se soit produite qu'en 2006, c'est quand même long. Face à la crainte ressentie par la population, la présidente d'Areva Anne Lauvergeon, qui s'était déplacée à Romans « dans un souci de transparence », s'est empressée de minimiser l'incident : « Ici, il n'y a aucun impact sur l'environnement, il n'y a aucune inquiétude à avoir », a-t-elle déclaré dès le lendemain, avant même que l'étendue de la pollution ait pu être calculée.

Mais déjà l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a dénoncé le fait que cette conduite ne répondait pas aux normes de sécurité exigées. Combien d'anomalies de cette sorte, potentiellement dangereuses, existent sur le site de Romans ou dans d'autres usines dépendant d'Areva ? Les deux incidents successifs qui se sont déroulés dans des filiales d'Areva montrent que, pour cette dernière, la sécurité n'est pas un souci majeur. Laisser le nucléaire entre les mains d'irresponsables qui ne cherchent que le profit, cela a de quoi inquiéter.

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