La crise financière persiste et s'étend23/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2086.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

La crise financière persiste et s'étend

Les images récentes de clients affolés de la banque Indy Mac, une banque de Californie, faisant la queue dans l'espoir de récupérer leur argent, ont rendu très concrète pour des millions de téléspectateurs la crise qui secoue les banques du monde entier.

Commencée l'été dernier avec l'effondrement des prêts hypothécaires (les subprimes) aux USA, la crise financière s'est approfondie et a pris des formes multiples. Les banques, les compagnies d'assurance, les organismes financiers qui dans tous les pays, y compris en France, avaient spéculé à coup de centaines de milliards d'euros, pour leur propre compte et celui de leurs richissimes commanditaires, doivent réajuster leurs comptes et annoncer des pertes énormes.

La confiance dans la solvabilité de ces institutions financières est gravement atteinte, ébranlant tout le système de crédit. La mise en faillite de la banque Indy Mac a été provoquée par la perte de confiance de ses clients, qui ont retiré en quelques jours 1,3 milliard de dollars de dépôts (sur les 32 milliards d'actifs qu'avait cette banque). La banque s'est alors sentie obligée de se déclarer en faillite, contraignant l'État américain à la prendre en charge et à assurer le paiement partiel des comptes.

Le FMI chiffre à près de mille milliards de dollars les pertes prévisibles par suite de cette crise et les spécialistes prévoient la faillite de 150 banques et organismes financiers dans le monde. Sont sur la sellette des grandes banques américaines et européennes et des géants de l'assurance. Si le système financier ne s'est pas encore écroulé, c'est que les différents États, d'abord par l'intermédiaire des banques centrales des pays les plus riches, ont puisé dans l'argent public pour distribuer des centaines de milliards de dollars ou d'euros aux banques menacées. Ce qui signifie faire payer la note aux différents peuples. Mais une telle politique interventionniste pourrait dépasser, et de loin, la capacité financière des États, même des USA.

La spéculation alimentée par les sacrifices imposés

Et depuis le début de la crise, se désintéressant de l'immobilier américain, les capitaux à la recherche de placements rentables alimentent les spéculations dans d'autres secteurs. Ils se sont successivement ou simultanément portés sur le pétrole, sur les matières premières et sur les produits alimentaires. Ils ont provoqué dans tous ces secteurs une flambée générale des prix. On a calculé que le montant des sommes engagées dans l'achat spéculatif de pétrole serait de 30 à 35 fois supérieur au volume de pétrole réellement commercialisé.

Le brutal renchérissement des prix, en particulier dans les produits alimentaires, a provoqué des émeutes de la faim en Afrique, en Asie et même aux portes des USA, au Mexique. Dans tous les pays de la planète, et en France, les classes populaires subissent une diminution parfois considérable de leur niveau de vie.

Ces milliers de milliards avec lesquels les bourgeois spéculent à travers le monde ne viennent pas de nulle part. C'est l'argent accumulé par des dizaines d'années de sacrifices et d'exploitation imposés à toutes les classes ouvrières et à tous les peuples. Voilà à quoi ont servi les restructurations en série, les licenciements, les millions d'emplois supprimés, le blocage des salaires, les régions entières et les pays dévastés économiquement, avec partout l'explosion de la misère.

C'est dire que tous ces sacrifices, les travailleurs les auront payés doublement. Directement, par la dégradation de leurs conditions d'existence. Indirectement, mais peut être plus gravement encore, parce que l'argent accumulé sur leur dos n'aura servi qu'à déstabiliser un peu plus encore, par la spéculation, un système économique par nature instable.

La société malade du capitalisme, les travailleurs doivent se défendre !

Ce n'est pas une dérive, c'est la énième variante des crises qui régulièrement ponctuent le fonctionnement du système capitaliste, où on ne produit pas pour satisfaire des besoins mais pour générer des profits. Depuis des décennies, les capitalistes constatent que le marché dit solvable est saturé et que ce qu'ils peuvent tirer du réinvestissement de leurs profits ne leur rapporte pas assez. Du coup, ils détournent vers la sphère financière et la spéculation une part toujours plus grande de leurs profits.

Alors, la classe ouvrière ne peut y mettre fin qu'en arrachant des mains de cette classe parasite la direction de l'économie, en la faisant fonctionner pour enfin satisfaire les besoins de tous. C'est du monde du travail que naissent toutes les richesses ; sans lui rien ne se fait. La force immense des travailleurs est simplement en sommeil. Si elle se met en mouvement, les travailleurs rassemblés dans une lutte commune ont largement la force et les moyens d'imposer que chacun puisse enfin vivre de façon digne de son travail.

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