Renault - Flins (Yvelines) - travailler plus pour chômer plus : Pas d'accord !17/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2085.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault - Flins (Yvelines) - travailler plus pour chômer plus : Pas d'accord !

À l'usine Renault de Flins, la direction a l'intention d'imposer, juste avant les vacances, un nouvel accord de flexibilité. Mercredi 9 juillet, à l'appel de la CGT, plus de 600 travailleurs ont débrayé contre ce projet, se rassemblant devant les bureaux de la direction.

Prétendant que la situation dans l'automobile est catastrophique et pourrait entraîner du chômage pour les années à venir, la direction instaurerait donc une flexibilité accrue des périodes de travail en confisquant une bonne partie des congés des travailleurs. Des jours de congé viendraient opportunément couvrir les journées chômées, ce qui ne coûterait ainsi pas un sou aux patrons.

Aujourd'hui, sur une vingtaine de jours de RTT prévus, 17 sont déjà à la disposition de la direction. Mais cela ne lui suffit pas : elle voudrait l'équivalent de 35 jours pour, prétend-elle, faire face aux nombreuses journées de chômage à venir. Et pour constituer ce stock, elle augmenterait le temps de travail quotidien de 10 minutes, non payées évidemment, pendant quatre mois ; elle ferait également travailler quatre samedis obligatoires, également non payés. Ces heures, ces journées viendraient alimenter une banque d'heures où elle puiserait quand ça l'arrangerait pour faire chômer les travailleurs.

Ces projets, la direction - même relayée par les responsables du syndicat FO, majoritaire à l'usine, dont la direction compte bien obtenir la signature pour son accord - a du mal à les faire avaler à toute une partie des salariés, y compris à certains CU (chefs d'unités). Une pétition s'opposant à l'accord, largement signée, en atteste. Et toutes les pressions que les patrons ont pu exercer, par l'intermédiaire de la maîtrise, n'ont pas vraiment freiné l'expression de ce refus.

Et même si, au lendemain du débrayage, des chefs du département Montage, singeant Sarkozy, clamaient que la grève avait été inutile car la chaîne ne s'était presque pas arrêtée, le plateau de retouche, le parking et la rue la plus proche débordaient de voitures à retoucher... à la suite du débrayage prétendument « inutile » de 200 travailleurs du secteur ! Au secteur de la Peinture, des salariés, en équipe d'après-midi, ont même décidé de continuer la grève jusqu'à l'heure de sortie.

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