Groupe volailler Doux : 647 emplois supprimés17/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2085.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe volailler Doux : 647 emplois supprimés

Le groupe volailler Doux, surtout connu pour sa marque Père Dodu, a annoncé le 10 juillet la suppression de 647 emplois.

Les 451 salariés du site de Locminé dans le Morbihan, « producteur » de dindes, sont mis à la porte ainsi que les 134 salariés qui travaillaient sur le site du Châtelet dans le Cher, « producteur » de poulets. À Pleucadeuc dans le Morbihan, l'arrêt de l'activité d'abattage et de découpe de canard concerne 62 personnes.

Le groupe Doux tente de justifier ces licenciements par la perte de 35,3 millions d'euros en 2007. Mais son chiffre d'affaires est en hausse de 17 % à 1,517 milliard d'euros et le groupe, qui emploie 13 000 salariés dont 7 000 à l'étranger, reste leader en Europe. Dans le classement des plus grandes fortunes de France, la famille Doux apparaît d'ailleurs en 136e position avec 300 millions d'euros, en augmentation de 50 % par rapport à 2006 !

Le groupe a bâti sa fortune en maintenant opiniâtrement les salaires au plus bas et en fermant des usines jugées non rentables pour en racheter d'autres. Ainsi en 2002 Doux fermait l'abattoir de Briec dans le Finistère, en invoquant la concurrence brésilienne. Mais dans le même temps il rachetait dans ce pays plusieurs entreprises où il réalise aujourd'hui 60 % de son activité mondiale ! En 2003 Doux avait dénoncé l'accord des 35 heures, pour lequel il avait touché 50 millions de subventions de l'État, et avait imposé la suppression des RTT et 37 h 30 de présence dans l'usine payées 35 h. En mai 2008 la direction avait « royalement » accordé 0,5 % d'augmentation soit 4 euros par mois. Dans le même temps, comme l'explique des ouvrières au journaliste de La Nouvelle République : « Parfois on travaillait dix à douze heures par jour sans que les heures supplémentaires ne soient rémunérées » ou encore « depuis quelques mois... on est passé de 1 500 poulets à 2 200 par heure »...

Le groupe Doux est prospère. Il a réalisé des millions de bénéfices sur le dos de ses 13 000 salariés. Et s'il jette à la rue 647 personnes, c'est pour faire encore plus de profits en développant son activité au Brésil, notamment dans le domaine de la volaille congelée, quitte à la revendre sur les marchés européens. Mais contrairement à ce qu'il essaye de faire croire, Doux a les moyens de maintenir les emplois en France et même d'augmenter les salaires.

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