Bellegarde (Ain) : Lafuma, fournisseur de chômeurs17/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2085.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bellegarde (Ain) : Lafuma, fournisseur de chômeurs

Les salariés de l'usine Eider à Éloise près de Bellegarde dans l'Ain se battent depuis la mi-juin pour sauver leurs emplois.

Le 9 juillet, ils ont organisé une prise de parole et une manifestation dans les rues de Bellegarde. De nouvelles actions sont prévues pour les prochaines semaines.

Le 12 juin dernier, Lafuma rachetait Eider pour un euro symbolique, avec des paroles rassurantes sur l'avenir de l'usine. Moins de deux semaines plus tard, le PDG du groupe annonçait le licenciement de 47 salariés, la mutation de 40 autres dans des usines du groupe en Haute-Savoie et la fermeture totale du site d'ici la fin de l'année 2008.

Depuis les années 1960, Eider fabrique des vêtements techniques de montagne, plutôt haut de gamme et, en particulier, des vêtements sous la licence de Jean-Claude Killy. Après avoir récupéré cette marque, Lafuma a décidé de regrouper la production des vêtements d'hiver dans un nombre restreint de sites en formant un pôle « montagne » avec la marque Millet.

Les salariés d'Eider trinquent alors qu'ils ont fait prospérer l'usine pendant des décennies et ne sont pour rien dans les pertes annoncées. Le directeur de Eider, quant à lui, a bien négocié son reclassement puisqu'il deviendrait responsable du nouveau pôle « montagne ».

L'annonce de la fermeture de Eider est une nouvelle catastrophe pour le bassin d'emplois de Bellegarde, après des vagues de licenciements chez Entremont, Lejaby et la fermeture déjà ancienne de l'usine Péchiney.

Les salariés de Eider ne veulent ni perdre leur emploi ni se voir imposer des déplacements quotidiens délirants. Ils savent bien qu'à une centaine ils auront du mal à imposer le maintien du site. Ils cherchent donc le soutien de la population et veulent faire le maximum de publicité à Lafuma, qui se vante d'être « fournisseur officiel de liberté » mais qui, selon les grévistes, « habille les sportifs et déshabille les salariés ».

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