Tunisie - la torture : " une pratique courante ".02/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2083.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tunisie - la torture : " une pratique courante ".

Des rapports récemment publiés, l'un par le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT) et l'Association tunisienne de lutte contre la torture (ATLT), l'autre par Amnesty International, font état de ce que la torture est devenue en Tunisie une " pratique courante ".

Dans une enquête détaillée, témoignages à l'appui, le CRLDHT dénonce précisément " l'aggravation du recours aux sévices en cours d'interrogatoires et de détention à la faveur de la loi dite de "lutte contre le terrorisme" qui a concerné de 2005 à 2007 plus de 2 000 personnes, poursuivies judiciaires et/ou condamnées pour des motifs et/ou des "délits" politiques d'opinion ". Cette loi, mise en place en décembre 2003, s'est avérée bien commode pour le régime du dictateur Ben Ali. Ce n'est bien sûr pas une nouveauté : depuis son accession au pouvoir en 1987, se sont succédé les persécutions d'opposants, présumés ou avérés, membres ou sympathisants de partis, des syndicats, d'associations, d'abord. puis de leurs proches.

En toute impunité, dans ce pays de 10 millions d'habitants, 140 000 policiers, des dizaines de milliers d'indicateurs et près de 1 500 " comités de quartier " font régner la suspicion et la délation. Des exactions de toute sorte sont commises quotidiennement par des membres des différents corps de police. La torture est exercée également en toute impunité sous de multiples formes, dans les locaux du ministère de l'Intérieur comme dans les commissariats de province, par les agents de la DES (Direction de la sûreté de l'État), agissant sous des pseudonymes et dont l'anonymat est garanti par la loi.

Alliée de premier plan des États-Unis et autres États " démocratiques " partisans de la " lutte contre le terrorisme ", la Tunisie de Ben Ali s'est vu décerner, en avril dernier, lors de la visite de Sarkozy, une mention favorable puisque, selon ce dernier " l'espace des libertés y progresse ". On a les amis qu'on mérite.

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