Inflation... de mensonges !18/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2081.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Inflation... de mensonges !

D'après les chiffres diffusés lundi 16 juin par l'Office européen de la statistique, l'inflation aurait atteint en mai 3,7 % sur un an, chiffre qui inquiète même les économistes souvent payés pour peindre la réalité en rose. Pourtant ces 3,7 % d'augmentation sont bien loin de correspondre à la réalité que vivent les classes populaires, touchées de plein fouet par l'explosion des prix des produits alimentaires de base et des carburants.

Pour elles, la situation n'a cessé de se détériorer. De 2000 à 2006, le fuel a augmenté de 72 %, la baguette de 85 %, le lait de 183 %, la laitue de 118 %. Ces derniers mois, tout s'est encore accéléré. Ainsi, dans les grandes surfaces qui se vantent de pratiquer des prix plus bas qu'ailleurs, rien que sur le dernier trimestre, la farine premier prix a fait un bond de 26,8 %, les pâtes de près de 10 %, le fromage de 8 à 13 %.

Or non seulement les salaires sont bloqués depuis plus de vingt ans, mais nombre de travailleurs ont vu leur revenu baisser suite à des périodes de chômage. Plus de sept millions de travailleurs vivent aujourd'hui avec moins de 780 euros par mois, c'est-à-dire sous le seuil de pauvreté. Plus de 2 500 000 sont payés au smic ; 30 % des salariés à temps plein touchent un salaire inférieur à 1,3 fois le smic, et c'est là sans compter tous ceux qui vivent d'un travail en intérim.

Pour les familles les plus pauvres le budget logement est passé de 31 % à 44 %. Le poids des dépenses incompressibles, loyer, assurance, etc., représente pour 20 % des familles les plus pauvres 75 % de leur budget. Dans ces conditions, l'augmentation de l'essence et des produits alimentaires de base signifie que de plus en plus de familles n'ont plus d'autre choix que d'économiser... sur l'essentiel, c'est-à-dire sur les vêtements, mais surtout sur la nourriture, jonglant pour faire les courses d'un magasin discount à un autre.

Alors la faute à qui ? L'euro, Bruxelles, la " conjoncture ", souvent désignés, peuvent de moins en moins masquer les vrais responsables, tous les actionnaires des multinationales du pétrole, de l'agro-alimentaire ou de la grande distribution, qui ne cessent d'augmenter leur marge bénéficiaire.

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