Bosch - Beauvais : Les salariés n'acceptent pas la fermeture11/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2080.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bosch - Beauvais : Les salariés n'acceptent pas la fermeture

Jeudi 29 mai, la direction générale de Bosch France a annoncé la fermeture du site de Beauvais, spécialisé dans la production de pièces de freinage automobile ; 240 salariés sont concernés.

Aussitôt après l'annonce de la fermeture du site, prévue selon la direction pour 2009, l'ensemble des travailleurs de l'usine se sont mis en grève.

Toute la semaine, ils ont bloqué l'accès à l'usine et organisé des manifestations dans les rues de Beauvais. Jeudi 5 juin, ils sont allés manifester au siège, à Saint-Ouen. En solidarité, des débrayages ont également eu lieu dans les autres sites du groupe, à Saint-Ouen, Drancy, Pont-de-l'Arche, Vénissieux entre autres. La grève a duré jusqu'au week-end et le travail a repris lundi 9 juin.

En même temps, les syndicats ont tenté d'infléchir la volonté de la direction en proposant qu'elle renonce à la fermeture du site en échange de douze jours de RTT et du blocage des salaires pendant deux ans. Mais rien n'y a fait : Bosch persiste dans sa volonté de fermer l'usine. Les salariés qui avaient accepté à contre coeur ce marchandage ont conclu maintenant, et avec raison, qu'on ne peut plus faire confiance à la direction.

Cependant celle-ci ne semble pas si sûre de son fait et elle est visiblement prête à payer pour apaiser les tensions. Il faut dire qu'elle a de quoi, puisque 2 % du bénéfice de Bosch suffirait à payer les salaires du site de Beauvais. En effet, pour la reprise du travail, elle accorde une prime de 921 euros brut et elle paye les jours de grève - baptisés « journées de mécontentement » - aux salariés de Bosch mais aussi des entreprises extérieures. Elle met en avant une prime mensuelle, qui reste à négocier et que chacun toucherait jusqu'à la fermeture du site. Enfin le DRH a également dû promettre d'annuler la clause selon laquelle les derniers embauchés ne peuvent pas refuser leur mutation.

Pour le moment, Bosch n'a pas reculé sur l'essentiel - assurer les salaires et les emplois de tous - mais les travailleurs ont déjà montré qu'ils ne se laissent pas faire sans réagir. Et même si le travail a repris, ce n'est que partie remise, la lutte ne fait que commencer.

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