Air France : De l'argent à ne savoir qu'en faire11/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2080.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Air France : De l'argent à ne savoir qu'en faire

La compagnie aurait, et tout de suite, de quoi augmenter tout le personnel de 300 euros par mois... pendant 12 ans.

La direction d'Air France vient de publier le bilan de la compagnie pour l'exercice 2007-2008. Tout va bien pour elle : le résultat d'exploitation est en hausse de 13,3 % sur un an. Et si le bénéfice après impôt n'a augmenté « que » de 10,8 % en un an, les actionnaires n'ont pas à se plaindre car leur dividende a, lui, cru deux fois plus vite : + 21 % !

Quant aux salaires, ils restent plaqués au sol. Pourtant, il y aurait largement de quoi leur faire prendre de la hauteur.

Il suffit de voir ce qu'Air France avoue avoir en trésorerie. Il y en a pour 4,39 milliards d'euros. Il s'agit d'un trésor de guerre qu'elle réserve pour des « coups ». Ainsi, il y a quelques années, lorsqu'elle a mis la main sur la compagnie hollandaise KLM. Ou récemment, lorsqu'elle a essayé, sans succès cette fois, de s'emparer d'Alitalia (ce qui ne lui aurait d'ailleurs guère coûté, mais devait lui rapporter gros). Ou comme maintenant, lorsqu'elle lorgne sur les compagnies tchèque CSA et autrichienne Austrian Airlines.

Ces opérations n'aident en rien à développer le transport aérien, et encore moins l'emploi. En fait, chaque acquisition ou absorption de compagnie par une autre se solde par la disparition de milliers d'emplois. Mais cela permet de gonfler les profits des actionnaires, tandis que les salaires de ceux qui font vivre ces compagnies sont bloqués.

Eh bien, ce magot de 4,39 milliards qu'Air France garde en réserve, ses 60 000 agents sauraient quoi en faire. Par exemple, il pourrait assurer à chacun d'entre eux une augmentation de 300 euros net, treizième mois et cotisations patronales inclus, pendant plus de 12 ans !

Ce ne serait que justice : après tout, cet argent, c'est leur travail et celui des milliers d'autres travailleurs impliqués dans les activités d'Air France qui l'a créé. Et puis, cela serait socialement utile, car cela ne servirait pas uniquement à engraisser des actionnaires et à supprimer des emplois !

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