Saint-Fons (Rhône) : Empêcher l'expulsion de Nacera14/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2076.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Fons (Rhône) : Empêcher l'expulsion de Nacera

Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Saint-Fons, en banlieue lyonnaise, pour soutenir Nacera Sellami, menacée d'expulsion.

Réfugiée en France, sans papiers, Nacera Sellami a été interpellée par la police alors qu'elle rentrait du travail pour aller chez son cousin résidant à Saint-Fons. Elle a aussitôt été emmenée au centre de rétention de Saint-Exupéry, et le tribunal n'a pas voulu l'autoriser à rester en France, sans vouloir prendre en compte sa situation.

Nacera a quitté l'Algérie pour fuir les violences exercées contre elle par son frère. Il lui interdisait de sortir et l'obligeait à porter le voile intégral. Parce qu'elle a refusé de se marier avec l'homme que son frère lui avait choisi, Nacera a eu onze dents cassées et a reçu de multiples coups de couteau aux mains et aux bras.

À Saint-Fons, la situation de Nacera a soulevé une forte indignation. Une mobilisation s'est organisée et plus de soixante-dix personnes, des militants associatifs, des élus, des habitants de Saint-Fons - dont de nombreuses femmes immigrées - se sont rassemblés jeudi 8 mai devant le centre de rétention pour soutenir Nacera et demander sa régularisation. Christiane Demontès, sénatrice-maire de Saint-Fons, a dénoncé la situation de Nacera en réunion du Conseil municipal et annoncé sa décision de la parrainer.

Renvoyer Nacera en Algérie serait la livrer pieds et poings liés à son frère intégriste et la mettre en grand danger. Sarkozy avait bien déclaré que toute femme en danger pourrait trouver refuge en France. Mais ce n'était qu'un mensonge parmi d'autres. Et si Nacera se trouve aujourd'hui dans cette situation, c'est la conséquence de la politique d'Hortefeux et Sarkozy. Pour les autorités, il s'agit avant tout de faire du chiffre, pour atteindre les quotas d'expulsions fixés par le gouvernement. Et cela, quels que soient les situations et les dangers qu'encourent les personnes concernées dans leur pays d'origine.

C'est une politique inique. La mobilisation pour Nacera doit se poursuivre !

Partager