Résultats des banques : Les casseurs doivent être les payeurs14/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2076.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Résultats des banques : Les casseurs doivent être les payeurs

Les quatre banques françaises du CAC 40, la Société Générale, Dexia, le Crédit Agricole et la BNP-Paribas, doivent annoncer incessamment leurs résultats pour le premier trimestre 2008. La presse spécialisée annonce qu'ils ne seraient pas satisfaisants, le mauvais élève étant le Crédit Agricole.

Un communiqué de la banque du lundi 13 mai annonce 1,25 milliard d'euros de perte pour Calyon, la filiale de banque et de financement du Crédit Agricole, perte liée notamment à la crise des " subprimes ". Le montant total des pertes devrait être annoncé mercredi 14 mai par le conseil d'administration mais d'ores et déjà la banque lance une augmentation de capital de 5,9 milliards d'euros, ce qui laisse supposer des pertes se chiffrant en milliards d'euros. Cela ne veut pas dire que le CA sera en déficit. Ainsi en 2007, il avait perdu 3,3 milliards d'euros, déjà du fait des subprimes mais avait fait quand même... 4 milliards d'euros de bénéfices...

Une autre banque, la Société Générale, annonce, elle, un bénéfice de 1,1 milliard d'euros, en baisse de 23,4 % par rapport au premier trimestre 2007, mais qui représente déjà plus que le bénéfice pour toute l'année 2007, en chute libre du fait des pertes attribuées au seul trader, Jérôme Kerviel.

Les banques françaises sont donc contraintes aujourd'hui d'admettre qu'elles sont touchées directement par la crise des " subprimes ", comme toutes les grandes banques mondiales. Elles n'avaient pourtant pas hésité à nous raconter la fable selon laquelle la spécificité du système bancaire français l'aurait mis à l'abri de telles secousses !

Et face à cette crise, leurs solutions n'ont rien de " spécifique ". Aux USA, Citi Group annonce des milliards de pertes et 20 000 licenciements. Au Crédit Agricole, un communiqué de la direction annonce pour Calyon " une activité de banque de financement et d'investissement recentrée sur ses compétences clefs "... ce qui pourrait signifier pour le personnel des changements à court terme et provoque l'inquiétude chez lui. Par contre, la crise des " subprimes " n'affecte pas les dirigeants de ces banques. Le patron de Calyon perd son poste mais reste un collaborateur du directeur du Crédit Agricole. Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale perd son poste de directeur général mais reste président du conseil d'administration... ce sont pourtant eux qui, en multipliant les activités spéculatives sur les marchés à risques, sont les premiers responsables de ces pertes et de l'énorme gâchis social qu'elles représentent.

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