Personnes âgées : L'arnaque de la prétendue solidarité14/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2076.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Personnes âgées : L'arnaque de la prétendue solidarité

Cette année, le lundi de Pentecôte est redevenu un jour chômé. La pagaille qui s'était créée autour de cette " journée de solidarité " envers les personnes âgées a vraisemblablement été la cause de la décision gouvernementale. Mais pour l'essentiel, rien n'a changé : le principe de faire travailler les salariés gratuitement pendant une journée est maintenu. Et il y là une double arnaque.

La première consiste à demander aux salariés, et à eux seuls, de financer l'aide aux personnes âgées ou dépendantes, tandis que pour les patrons, c'est tout bénéfice : à eux, on ne leur demande de verser à la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) qu'une partie de l'argent gagné grâce au travail de leurs employés. Ils pourront donc continuer à en profiter, même si la date de cette journée n'est plus fixée nationalement.

Mais cette arnaque en cache une autre, au détriment des personnes âgées celle-là, puisque tout l'argent collecté n'arrive pas à destination. Lundi 12 mai, le président d'une association des directeurs de maisons de retraite a dénoncé le fait que, sur les 2,2 milliards d'euros que cette journée de travail gratuit a rapporté l'an dernier, une partie des crédits non utilisés ne soient pas mis en réserve pour un usage ultérieur, mais qu'ils aient servi à diminuer le " trou de la Sécu ". Il évalue à 400 millions les sommes ainsi détournées, qui s'ajoutent aux 200 millions de l'année précédente. Et le gouvernement refuse pour l'instant de débloquer ces fonds, ce qui ne l'empêche pas d'affirmer qu'ils seront utilisés, " à l'euro près ", pour aider les personnes âgées.

Il semblerait donc que le gouvernement nous refasse le coup de la vignette-auto, prévue en 1956 pour financer l'allocation vieillesse, et dont les personnes âgées n'avaient jamais vu la couleur !

S'apitoyer sur le sort des retraités et des personnes âgées est une des constantes des discours gouvernementaux. Mais leur autre constante est de détourner des fonds qui leur sont destinés ou d'augmenter les retraites de façon tellement dérisoire (0,8 % le 1er septembre) que cela ne leur permet pas de vivre dignement.

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