ArcelorMittal - Gandrange (Moselle) : Grève spontanée contre les provocations de la direction14/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2076.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal - Gandrange (Moselle) : Grève spontanée contre les provocations de la direction

Lundi12 mai au soir, deux cents travailleurs du four électrique de l'aciérie de Gandrange se sont mis spontanément en grève. Le projet de la direction adressé aux délégués du CHS, mettant en musique les 600 suppressions d'emplois programmées avec la fermeture de l'aciérie, est à l'origine de ce mouvement. Il faut dire que la direction se croit vraiment tout permis.

Ainsi, elle ne prévoit qu'une seule proposition de reclassement au sein du groupe. En cas de refus ce sera la porte. Ce reclassement ne serait acquis qu'au bout d'une période d'essai de trois mois sans aucune prime de mutation si celle-ci se fait dans la région. Les indemnités de licenciement, quant à elles, seraient dérisoires : un quart de mois de salaire par année d'ancienneté.

Cerise sur le gâteau, de nouveaux horaires de folie seront mis en place à compter de début juillet, jusqu'à la fermeture prévue en mars 2009. Au lieu de cinq équipes, il n'y en aurait plus que trois avec une aciérie qui tournerait du lundi au samedi à 22 h. Les travailleurs sont radicalement opposés à ce nouvel horaire qu'ils ont déjà subi et qui signifierait des horaires à rallonge avec des semaines pouvant aller jusqu'à 48 heures et des débordements de poste liés au manque de personnel.

Connus juste avant le week-end de la Pentecôte, ces projets ont vraiment provoqué la colère. Les travailleurs du four électrique ont préparé entre eux la grève pendant le week-end et l'ont déclenchée le lundi soir. Ils ont reçu le soutien de la seule CGT. Les portes de l'usine ont été bloquées, les grévistes tenant un piquet de grève à l'une des entrées qui rassemble de cinquante à deux cents travailleurs. Un gigantesque feu a été allumé avec des pneus et des carcasses de voitures ; les voitures passent en klaxonnant pour manifester leur soutien devant le piquet.

L'usine est complètement paralysée. Les grévistes ont établi leurs revendications : ils exigent plusieurs propositions de reclassement avec une période d'essai limitée à quinze jours, une prime de mutation même si celle-ci se fait dans la région, une indemnité de licenciement équivalente à un mois de salaire par année d'ancienneté et, surtout, l'annulation du changement des horaires de travail. La direction dit que ce changement est nécessaire à cause des réductions progressives d'effectif. Si fermer l'usine lui pose vraiment trop de problèmes, elle n'a qu'à la maintenir ouverte !

ArcelorMittal a fait 7,5 milliards d'euros de bénéfices l'an dernier et veut supprimer des centaines d'emplois avec un plan antisocial de misère. C'est la goutte d'eau qui fait déborder un vase déjà trop rempli.

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