Turquie : Les affrontements du 1er mai08/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2075.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Turquie : Les affrontements du 1er mai

Cette année encore, la journée du 1er mai en Turquie a été l'occasion d'affrontements. Malgré les intimidations du pouvoir pour cette journée qui n'est ni fériée, ni reconnue officiellement, des manifestations ont eu lieu même dans des petites villes. Mais c'est à Istanbul qu'ont eu lieu les incidents les plus graves.

Le gouvernement s'est opposé encore une fois à la célébration du 1er mai sur la place Taksim d'Istanbul, devenue un symbole depuis que, le 1er mai 1977, presque un demi-million de travailleurs y avaient manifesté et qu'une fusillade y avait fait une trentaine de morts. Les assassins courent toujours, car très probablement il s'agissait d'une provocation de l'État.

Cette année, les trois grandes confédérations DISK, Türk-Is et KESK, avaient donc depuis plusieurs semaines affirmé leur détermination à manifester place Taksim. C'est seulement le 30 avril au soir qu'elles ont annoncé qu'elles y renonçaient et n'enverraient que des délégations. Cela n'a pas empêché que le lendemain très tôt, plusieurs milliers de personnes, principalement proches des organisations d'extrême gauche, se rassemblent aux abords de Taksim. Les plus de vingt mille policiers mobilisés par le gouvernement sont alors intervenus de façon très violente, bloquant toutes les artères débouchant sur la place et matraquant sans discernement manifestants et simples passants. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées, puis relâchées à l'exception de quelques-unes.

La situation est marquée en Turquie par la tension entre le gouvernement dit islamiste modéré et l'opposition dite laïque, mais aussi par le mécontentement social croissant du fait de la hausse des prix et de la crise économique. Ce 1er mai montre que le gouvernement n'a nullement rompu avec les traditions répressives du régime, mais aussi que les travailleurs ne peuvent guère se fier aux dirigeants syndicaux, tout juste capables de rodomontades avant de reculer au dernier moment.

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