Le prix du gaz devrait encore augmenter de 1,5 % au 1er juillet, comme conséquence des " tarifs d'utilisation des canalisations ".

Depuis le 30 avril, les tarifs du gaz ont déjà augmenté de 5,5 % en moyenne pour les particuliers. Le gouvernement a attendu que les élections municipales soient passées pour donner son autorisation. Cette augmentation s'ajoute à d'autres, la précédente de 4 % datant du 1er janvier. Au total, les tarifs auront augmenté de près de 50 % depuis novembre 2004, de plus de 11 % depuis le 1er janvier 2008.

Selon le journal La Vie financière, " Gaz de France devrait se valoriser mieux dans l'opération de fusion avec Suez prévue pour la fin juin ". Car c'est là en fait le but de l'opération.

Bien sûr, la direction de Gaz de France dit et répète que l'essentiel de cette hausse est la conséquence du prix d'achat du gaz qui, selon elle, " évolue en fonction des prix prévus par les contrats à long terme, qui sont eux-mêmes indexés sur les cours des produits pétroliers ". Mais quels sont les prix d'achat du gaz ? Elle se garde bien de le dire. Les principaux actionnaires sont au courant, ainsi que très probablement ceux de Suez, mais pas les consommateurs. " Le coût moyen de nos approvisionnements est un secret commercial. Nous ne voulons pas donner de renseignements à nos concurrents. " C'est tout ce que GDF a répondu à une question du Canard enchaîné.

Et cet hebdomadaire avait fait le 16 avril une intéressante révélation : " Si stupéfiant que cela paraisse, GDF a en effet acheté son gaz moins cher (en moyenne) en 2007 qu'en 2006 ". Ajoutant que, " questionnée par le Canard, la compagnie est obligée de confirmer l'information par la voix d'un porte-parole ".

Ce fait s'explique par une baisse momentanée des cours du pétrole, ainsi que par les effets des contrats à long terme qui atténuent les hausses, et par la baisse du dollar par rapport à l'euro. En conséquence, Gaz de France vend plus cher du gaz... acheté moins cher ! C'est ce qui explique les plantureux bénéfices de la compagnie gazière.

Cette hausse des tarifs vise justement à gonfler les profits pour préparer la fusion avec Suez car, si le cours des actions de GDF était trop bas par rapport à celles de Suez, l'État risquerait de devoir ajouter lui-même une grosse somme dans la corbeille de la mariée. Il préfère que ce soient les consommateurs qui fassent le cadeau de mariage !

En outre, cette hausse indique aux actionnaire de GDF comme à ceux de Suez qu'à l'avenir le gouvernement n'empêchera pas vraiment les futures hausses du gaz.

Et le pouvoir d'achat dans tout cela ? Il s'évapore et part dans les tuyaux de la compagnie.