OGM : Obéir au Grand Monsanto11/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2071.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

OGM : Obéir au Grand Monsanto

En octobre 2007, à l'issue du Grenelle de l'environnement, le ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo déclarait qu'il faisait sienne la nécessité affirmée par celui-ci de poursuivre la recherche sur les OGM avant de les semer. Et en effet, quoi que l'on pense du danger représenté par la culture des organismes génétiquement modifiés, il semble logique de faire prévaloir le principe de précaution, et donc de vérifier leur impact possible avant de les utiliser. Et il semble tout aussi logique de ne pas se limiter à faire confiance aux affirmations des fabricants de semences sur leur absence de danger.

Au sortir de cette conférence, un gel était donc annoncé sur les cultures de maïs génétiquement modifiés, en attendant un projet de loi sur les OGM prévu pour janvier 2008 ; en fait, il s'agissait du gel du seul OGM cultivé en France, le " MON810 " des graines de maïs produites par la société Monsanto, un des plus gros semenciers à l'échelle mondiale qui a réalisé 7,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2006.

En février 2008, le projet de loi était transmis pour première lecture au Sénat, mais il n'en ressortait plus tout à fait pareil, un peu moins " vert ". Ainsi, c'est tout un symbole, le " droit de consommer et produire sans OGM " inscrit dans le projet était transformé en " droit de produire avec ou sans OGM ". Monsanto avait déjà de quoi se frotter les mains.

Aujourd'hui en avril 2008, ce sont les députés qui examinent le projet de loi. Le lobbiyng des semenciers - Monsanto en première ligne -, s'est maintenu et amplifié. Tous les arguments sont bons, y compris celui selon lequel ils oeuvreraient, avec les OGM, à l'éradication de la famine dans le monde !

Au sortir de l'Assemblée, la loi sera donc vraisemblablement encore moins " verte " qu'à son entrée. C'est qu'il y a, rien qu'en France, des centaines de millions de dollars à la clé ! Face à un tel pactole, les risques potentiels encourus par l'environnement ne pèsent pas lourd ni pour les industriels ni pour les politiques qui leur servent la soupe.

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