Roumanie - Renault-Dacia : La lutte pour les salaires continue02/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2070.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Roumanie - Renault-Dacia : La lutte pour les salaires continue

Mardi 1er avril, la grève des travailleurs de Dacia en Roumanie continuait. Depuis le 24 mars, les ouvriers de cette filiale de Renault, qui fabrique la Logan, sont en grève pour les salaires. Rien ne sort de cette usine qui compte 13 000 salariés et qui produit 1 300 voitures par jour. Jeudi 27 mars, ils ont manifesté à plus de 7 000, rejoints par des syndicalistes venus de tout le pays, d'autres usines d'automobiles, d'ArcelorMittal, de la Poste.

Les travailleurs réclament une augmentation de 550 lei (148 euros) par mois et un salaire moyen brut qui équivaut à 435 euros au lieu de 285 actuellement. La dernière proposition de la direction est une augmentation de 270 lei brut (un peu plus de 70 euros) mais en prenant sur les fonds " sociaux " destinés à payer des repos ou des cures à une partie du personnel, ce que les syndicats ont refusé. Par ailleurs, la direction a porté plainte auprès du tribunal, en contestant la légalité de la grève qui, selon elle, aurait été déclenchée par moins de 51 % des membres du syndicat, contrairement à la législation roumaine. Le jugement était attendu pour le 2 avril.

Pour le moment, malgré les menaces de la direction, les travailleurs tiennent bon. Renault-Dacia perd près de dix millions d'euros par jour de grève. Aussi insuffisante que soit l'augmentation proposée par la direction, elle a presque doublé en une semaine. Les travailleurs savent que les patrons peuvent payer : en deux ans, les profits de Dacia ont dépassé 300 millions d'euros ; pour les deux premiers mois de 2008, les ventes ont augmenté de 62 %, alors que les salaires restent très faibles, très en retard sur les prix qui s'alignent sur ceux des pays de l'Union européenne avec des hausses récentes et brutales sur les produits de consommation courante comme le pain, la viande ou le lait.

La direction fait du chantage à la délocalisation affirmant que " d'ici 2010, les usines Renault qui verront le jour au Maroc, en Inde et en Russie seront en mesure de produire la Logan ". Mais la grève des travailleurs de Dacia est la preuve vivante qu'on peut aussi " délocaliser " les conflits.

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