Usine chimique de Pont-de-Claix (Isère) : Le mauvais scénario de la direction27/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2069.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Usine chimique de Pont-de-Claix (Isère) : Le mauvais scénario de la direction

Les salariés de Rhodia à Pont-de-Claix ont été choqués d'apprendre par la presse et à la radio, mercredi 19 mars, que l'usine Rhodia était en passe d'être vendue au groupe suédois Perstorp.

Même si l'on connaissait depuis des mois les intentions de Rhodia, si on savait que cinq délégations de repreneurs éventuels étaient venues visiter l'usine au mois de février, la méthode employée pour l'annonce rappelle de mauvais souvenirs aux travailleurs. En effet en 1997 ils avaient appris par la presse que les ateliers Chlore-Soude étaient vendus à un industriel américain, présenté par la direction comme le meilleur investisseur pour assurer la pérennité de ces ateliers. Quelques années plus tard, il n'y avait pas eu d'investissements, les effectifs avaient diminué, les conditions de travail s'étaient aggravées, la société était en faillite et Rhodia avait été contraint de racheter ces ateliers, indispensables à la production des autres.

Les salariés n'ont pas envie de voir se rejouer un tel scénario et vendredi 21 mars ils sont allés à une soixantaine le dire à la direction, pendant une heure d'information syndicale à l'appel de la CGT, envahissant la réunion du comité d'établissement au cours de laquelle elle faisait la présentation de ses projets. À cette occasion ils se sont rendu compte que celle-ci nous dépeignait un avenir radieux hors de Rhodia, mais ne répondait jamais aux questions précises, à part nous dire que c'était mieux pour nous puisque de toute façon Rhodia ne voulait pas investir un euro sur la chaîne TDI qui est le coeur de l'usine, usine qui rapporte plus de 70 millions d'euros, avec une perspective de 100 millions pour 2008.

Il semble bien que Perstorp n'envisage pas d'investir non plus pour augmenter la production, mais au contraire de la caler sur le maillon le plus faible de la chaîne.

Devant l'insistance de l'assemblée, la direction s'est engagée à faire venir à Pont-de-Claix les dirigeants de Perstorp pour qu'ils expliquent leurs projets.

Après cet engagement, les salariés ont quitté la réunion bien décidés à ne pas laisser se dérouler à leurs dépens le scénario concocté par la direction.

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