Peugeot-Citroën Aulnay-sous-Bois (93) : À l'usine, il n'y a pas que la tuberculose qui sévit27/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2069.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot-Citroën Aulnay-sous-Bois (93) : À l'usine, il n'y a pas que la tuberculose qui sévit

Il y a sept ans, un premier cas de tuberculose s'était déclaré à l'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay. Depuis quatre ans, au moins sept à huit autres personnes ont été également touchées, peut-être plus, car le comité d'hygiène n'en est pas forcément tenu au courant. Toute une procédure est prévue par la médecine du travail face à ce type de maladie contagieuse, mais la direction de l'usine empêche de l'appliquer sérieusement, limitant toutes les mesures qui pourraient assurer plus de sécurité contre la contagion.

Fin février, les ouvriers ont appris qu'un des leurs était revenu guéri de sa tuberculose au début du mois ; ils ont demandé le dépistage systématique de la maladie, mesure que la direction n'a pas voulu organiser. Il a fallu plusieurs protestations pour qu'elle le fasse, d'abord pour un nombre restreint, puis pour un plus grand nombre. Et effectivement, le dépistage s'est avéré positif pour huit ouvriers, qui ont dû faire d'autres analyses à l'hôpital pour compléter le diagnostic. Ils sont toujours au travail, sans que l'on sache s'ils sont contagieux ou pas, et en attendant la direction prend le risque qu'ils le soient.

De plus, ce dépistage a été organisé dans un bureau désaffecté de l'atelier du montage, et non à l'infirmerie. Tous les ouvriers ont donc bien compris que leur santé ne valait pas le déplacement jusqu'à l'infirmerie, qui aurait fait perdre trop de temps de production ! Malgré cette alerte, la direction continue à refuser ces mesures pour les ouvriers de l'équipe inverse... comme elle refuse d'informer correctement tous les salariés.

On dit que la tuberculose est une maladie de la misère. Que dire alors de la politique d'un groupe riche à milliards qui ne veut pas dépenser quelques sous pour prévenir les risques de contagion et protéger les ouvriers qui fabriquent les voitures qui l'enrichissent ?

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