Les inspecteurs du travail disent non aux projets contre les salariés27/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2069.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les inspecteurs du travail disent non aux projets contre les salariés

Le malaise règne chez les inspecteurs et contrôleurs du travail. Mardi 25 mars l'intersyndicale (CGT, CFDT, SUD, UNSA et SNU) a appelé à une grève illimitée, pour obtenir la titularisation de quatre élèves inspecteurs ayant été rétrogradés en fin d'études sous l'obscur motif " d'incapacité à mettre en oeuvre des politiques publiques ", c'est-à-dire la politique du gouvernement ?

Plus généralement les syndicats dénoncent le manque de moyens humains et financiers de l'Institut national du travail face à l'augmentation du nombre des élèves. Mardi 3 avril, les mêmes syndicats appellent à une journée nationale de grève, avec une montée nationale à Paris et un rassemblement au ministère du Travail.

Les inspecteurs et contrôleurs du travail ne sont aujourd'hui que 1 500, dans tout le pays, alors qu'ils sont chargés du contrôle... d'un million et demi d'entreprises employant quinze millions de salariés. Ils travaillent dans des conditions de plus en plus difficiles, parce que de plus en plus d'employeurs passent outre au code du Travail et ne font aucun cas des rappels à l'ordre des inspecteurs. En septembre 2004 un drame s'était même produit en Dordogne, quand une inspectrice et un contrôleur avaient été abattus par le paysan chez qui ils effectuaient un contrôle de routine.

De plus, depuis des années, sous prétexte de définir des " priorités ", les différents gouvernements cherchent à imposer aux inspecteurs-contrôleurs de nouvelles missions. En 2006 Gérard Larcher, le ministre du Travail de l'époque, voulait qu'ils contrôlent les demandeurs d'emploi, dans le but avoué de radier des chômeurs et de leur supprimer leurs allocations.

De même en 2007, en créant le nouveau ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, dirigé par Brice Hortefeux, Sarkozy voulait faire passer les inspecteurs sous la tutelle de celui-ci et en faire des auxiliaires de police dans la chasse aux sans-papiers, sous couvert de lutte contre le travail illégal. Les syndicats avaient alors déposé un recours devant le Conseil d'État, rappelant que leur mission principale reste le contrôle du respect du code du Travail par les employeurs et qu'ils n'ont pas à s'attaquer aux salariés illégaux mais seulement aux employeurs qui utilisent cette main-d'oeuvre.

Au moment où le gouvernement taille dans le code du Travail pour rogner sur les protections des salariés qu'il contient encore, les inspecteurs du travail, en se mettant en grève, ont bien raison de ne pas accepter que le gouvernement transforme leur rôle pour en faire des exécutants de sa politique.

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