Grèves contre les suppressions de postes et les fermetures de classes : Faire reculer le gouvernement pour préserver l'avenir des jeunes27/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2069.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grèves contre les suppressions de postes et les fermetures de classes : Faire reculer le gouvernement pour préserver l'avenir des jeunes

La journée d'action du 18 mars dans l'Éducation nationale a montré le mécontentement des enseignants et des élèves devant la sape programmée de l'enseignement. Des collèges et des lycées, généraux et professionnels, n'avaient d'ailleurs pas attendu cette date pour se mettre en grève, des mouvements se poursuivent dans des établissements de toutes les académies, et il semblerait qu'ils s'étendent.

L'annonce, courant février, de la dotation horaire globale (DHG, c'est-à-dire le nombre d'heures d'enseignement attribuées à chaque établissement) a montré concrètement ce que signifiait la suppression de 11 200 postes prévue pour la rentrée 2008, dont 8 830 pour les collèges et lycées. Dans tel lycée, école ou collège, ce sont plusieurs postes de professeurs qui disparaissent ; dans d'autres, ce sont des matières, des cours en demi-groupe ou même des sections qui sont supprimées. Il y aura par exemple 777 postes en moins dans l'académie de Lille, 115 dans celle de Nice, 637 dans celle de Créteil, etc. Les conséquences seront une dégradation des conditions de travail des élèves, qui se retrouveront moins encadrés dans des classes plus chargées, et des enseignants sur lesquels des pressions s'exercent déjà pour qu'ils effectuent plus d'heures de cours.

Dans l'enseignement professionnel, c'est encore pire puisqu'il est prévu de supprimer certaines filières et, surtout, de généraliser la réforme du baccalauréat professionnel qui a déjà commencé. Les élèves passeraient leur bac pro en trois ans au lieu de quatre, ce qui ferait perdre à chacun 918 heures sur son cycle de formation, dont 612 en enseignement technologique. Rien d'étonnant à ce que, dans beaucoup d'endroits, ils soient les premiers à manifester contre les mesures d'un gouvernement qui, d'un côté, parle " d'ambition réussite " et, de l'autre, baisse le niveau de qualification des élèves de l'enseignement professionnel et technologique, c'est-à-dire bien souvent des jeunes issus de milieux populaires qui s'étaient dirigés vers cet enseignement parce qu'ils avaient accumulé des retards et des difficultés.

La protestation actuelle ne se limite pas aux enseignants et aux élèves. Plus fréquemment que dans des mouvements passés, ils sont soutenus activement par les parents qui, dans un certain nombre d'endroits, participent aux assemblées générales ou aux actions proposées. Les chances de réussite et l'avenir des jeunes sont compromis par cette politique d'économies dans l'Éducation nationale, et cela est inacceptable.

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