Grèce : Une attaque en règle contre les retraites27/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2069.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Une attaque en règle contre les retraites

Jeudi 20 mars, par 151 voix sur 300, le gouvernement grec a fait voter l'essentiel de sa loi sur la réforme des retraites.

La veille, une grève générale avait paralysé le pays, bloquant les trains, les avions, les bateaux, toutes les administrations, les écoles et les universités ainsi que les tribunaux, les hôpitaux et les médias.

À l'appel des deux grandes centrales syndicales du privé (GSEE) et du public (ADEDY), des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les grandes villes, en particulier à Athènes. La grève s'est même poursuivie le jeudi, entre autres dans les transports et dans la presse.

Le gouvernement de droite de Costas Caramanlis a déclenché ainsi une attaque en règle contre les travailleurs, sous prétexte de simplifier un système extrêmement complexe et de mettre fin à certains " privilèges " : on connaît la chanson ici, même si dans le cas de la Grèce ce sont les employés de banque et non les cheminots qui sont particulièrement visés. En réduisant de 133 à 13 le nombre de caisses de retraite, cette loi, qui s'appliquera par étapes d'ici 2013, va en même temps repousser l'âge effectif du départ en retraite et abaisser le montant des pensions pour toutes les travailleuses et les travailleurs. Les mères de famille verront ainsi l'âge de départ en retraite repoussé de deux à cinq ans selon leur situation. Les départs anticipés, qui permettaient de partir avant 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes sans trop amputer leurs revenus, coûteront beaucoup plus cher. Les pensions vont diminuer de 10 à 40 % par rapport à ce qu'elles auraient dû être dans l'ancien système.

Or la situation des travailleurs, et à plus forte raison celle des retraités, est de plus en plus difficile. Les prix grecs sont proches de ceux que nous connaissons et, ces derniers temps, ceux des produits alimentaires de base ont subi des hausses exorbitantes : 32 % de plus pour les pâtes en un an, 21 % de plus pour les oeufs, 33 % de plus pour le pain, 13 % de plus pour le lait. Les salaires en revanche stagnent à des niveaux très bas : 41 % des salariés du privé gagnent moins de 750 euros et beaucoup de retraités vivent avec une pension " Sécurité sociale " de 500 euros.

Caramanlis a présenté sa loi comme un " devoir impératif ", pour " garantir la sécurité des citoyens " et sauver les caisses de retraite, promises selon lui à la faillite. Mais ce " sauveur " des finances publiques est le même qui a décidé de baisser l'impôt sur les bénéfices des sociétés de 35 % en 2004 à 25 % en 2008 : comme chacun sait, les patrons sont beaucoup moins privilégiés que les employés de banque !

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