Valeo - Angers (Maine-et-Loire) : 13 jours de grève totale21/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2068.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Valeo - Angers (Maine-et-Loire) : 13 jours de grève totale

Mardi 18 mars, les grévistes de l'usine Valeo d'Angers, entreprise de 1 100 salariés, ont repris le travail après 13 jours de grève totale pour une augmentation des salaires. Ils demandent une augmentation de 4,5 % avec un plancher de 60 euros alors que la direction n'avait accordé que 1,9 % lors des négociations obligatoires avec les syndicats le 5 mars.

Dès l'annonce par le syndicat des résultats en cours de ces négociations, une très large majorité des travailleurs de production (environ 450 sur 600) a décidé la grève. Celle-ci s'est immédiatement installée pour durer, tant le sentiment général était que le conflit serait dur face à ce type d'entreprise de la sous-traitance automobile.

Les grévistes se sont installés devant l'usine en permanence, 24 heures sur 24, chacun venant sur ses heures habituelles de travail, y compris l'équipe de week-end qui a assuré la présence ces jours-là. Il a été décidé de ne bloquer ni l'entrée des ouvriers non grévistes ni l'entrée du personnel administratif qui n'était pas en grève, ni le transport des marchandises.

C'est le syndicat CGT, le seul réellement présent dans l'entreprise, qui a pris en main l'organisation de la grève. Mais bien qu'il obtienne plus de 80 % des voix aux élections professionnelles, c'est une petite section syndicale en nombre d'adhérents, et très vite, les travailleurs les plus conscients des intérêts de la grève se sont portés volontaires pour participer à son organisation. C'est donc une équipe d'une cinquantaine d'ouvrières et d'ouvriers, souvent des jeunes dont c'était la première grève, qui ont assumé les responsabilités du mouvement, aidés par des militants de la métallurgie de la ville. Ils se sont heurtés à une direction intransigeante qui a mobilisé tous ses chefs, cadres... et même l'infirmier pour faire tourner malgré tout quelques chaînes afin de parer au plus pressé. Cette direction a reçu les exhortations du patronat local, par la voix du représentant local de l'UIMM, à ne pas céder afin que le conflit ne fasse pas boule de neige. En effet, dans deux entreprises de la métallurgie de l'agglomération des grèves récentes ont fait lâcher au patron des augmentations supérieures à ce qu'ils avaient prévu.

Face à cela, les grévistes ont essayé de gagner à eux de nouvelles troupes. Ils se sont aussi adressé aux travailleurs des autres entreprises de la zone industrielle notamment à ceux de Scania qui sont aussi 600 à travailler sur cette zone. Mais surtout, au sein même de l'entreprise, ils ont demandé aux salariés administratifs de débrayer eux-aussi. Cela a réussi une fois, vendredi 14, plus d'une cinquantaine d'administratifs participant au débrayage. Mais les pressions intenses de la direction ont ensuite empêché tout nouveau débrayage chez les administratifs ou dans les structures.

Voyant qu'ils se heurtaient à un mur et que le nombre des grévistes devenait insuffisant pour entraver réellement la production, ceux-ci ont décidé, après un vote, de reprendre le travail. Deux des équipes sont rentrées en cortège et en chantant.

Malgré l'amertume de reprendre le travail ainsi, beaucoup non seulement ne regrettent pas ce mouvement mais sont bien décidés à ce que les choses n'en restent pas là.

Partager