Technocentre Renault - Guyancourt (78) : Encore le suicide d'un salarié21/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2068.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Technocentre Renault - Guyancourt (78) : Encore le suicide d'un salarié

Le 12 mars, le jour même où le directeur des ressources humaines du groupe Renault annonçait lors d'une conférence de presse que l'entreprise serait sur " la bonne voie ", concernant les conditions de travail sur le site de Guyancourt, un nouveau cas de suicide était rendu public.

Le 24 février dernier, un salarié employé sur le site par la société Assystem, prestataire de services pour Renault, mettait fin à ses jours à son domicile. Des collègues ont parlé de son état surmené. Il s'agit donc du septième suicide, ou tentative de suicide, d'un salarié travaillant sur le site du Technocentre depuis 2006, sans compter le geste d'un technicien du centre d'essais d'Aubevoye, dans l'Eure, rattaché administrativement au Technocentre.

La direction de Renault, a envoyé un communiqué aux salariés par messagerie interne. Elle considère que ce salarié était employé par un prestataire, et elle a déclaré n'avoir " pas d'autres commentaires à apporter ". Cela a choqué un grand nombre de salariés, car c'est Renault lui-même qui avait mis fin au contrat d'Assystem et par conséquent à des fonctions que ce salarié exerçait chez Renault depuis des années. Il était apprécié par tous ses collègues.

Sur les 11 000 employés qui travaillent sur le site de Guyancourt, une large proportion se disent " sous tension ". Horaires à rallonge, pressions de toutes sortes, se traduisant parfois par des situations de harcèlement, sont monnaie courante. Et pour les collègues prestataires, il y a en plus la menace de la précarité. Le suicide de l'un des travailleurs a d'ailleurs, au grand dam de la direction du site, été requalifié en accident du travail par la Caisse d'assurance maladie. Et ce n'est pas la visite du ministre du Travail au Technocentre il y a quelques semaines, les réunions sur " les conditions de travail et le bien-être au travail ", les rapports qui se succèdent, qui changeront quelque chose.

Une fois de plus, les dirigeants de Renault risquent d'avoir du mal à nier leur responsabilité dans le geste de désespoir de ce salarié, employé depuis des années sur le site de Guyancourt.

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